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 belief of an Archangel ❦ Raphaël H.

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MessageSujet: belief of an Archangel ❦ Raphaël H.   belief of an Archangel ❦ Raphaël H. EmptyDim 23 Mar - 22:52


Raphaël Heath Coleen
ft. Jamie Dornan
En général, je suis...



Δ NOM : Une petite famille sympathique, sans histoire. Pieuse, modeste... doté d'un coeur de feu et d'une passion sans borne pour la vie, je suis bien évidemment un Coleen. Une famille plus que soudée sous l'amour de l'un et des autres. En effet, les valeurs familiales sont très fortes même si nos comportement diffèrent le plus souvent. Le nom de Coleen est un nom auquel je tiens à coeur comme tous les autres Coleen de ma branche. C'est peut-être idiot, mais j'ai tendance à me sentir dans un groupe, ce nom me rassure moi-même. Je suis fier de le dire, je suis fier de le montrer... Je suis un Coleen.

Δ PRÉNOM : Raphaël, ce n'est pas une surprise en connaissant mes parents. Ils veulent le meilleur pour leur fils, alors quoi de mieux que lui donner le nom d'un puissant Archange, messager et protecteur des âmes et esprits ! Mon second nom est Heath, pourquoi ? Et bien parce que ma mère se nomme Heather et qu'ils voulurent transmettre le prénom, mais vu qu'ils ont la surprise d'avoir un garçon, ils ont pris la variante. Mon père, William, n'a pas voulu donné son prénom. Pour l'anecdote, la famille se prête de nombreux prénoms et surtout de la mère au fils ou du père vers la fille... c'est assez amusant au fond. C'est ainsi que ma soeur a pour deuxième nom Willy.

Δ ÂGE : 27 ans.
Δ GROUPE : Roadrunner
Δ RANG : Luthier

Derrière l'écran

Δ PRÉNOM/PSEUDO : Empty Roooom
Δ ÂGE : J'ai perdu le petit papier l'indiquant, c'est idiot, hein ?
Δ DÉCOUVERTE DU FORUM : J'ai vu sa naissance !
Δ AVIS SUR CELUI-CI : Il a bien grandi ?
Δ MOT DE LA FIN : Je vous aime ! (Surtout toi Elisa <3)




l'Anthologie Bleutée

COULEUR N°1 | Cobalt

| Note : Appréciez ce silence... |

    24 ANS - Je me nomme Raphaël. Et les gens autour de cette table, en train de rire, de bavarder, de commérer également – il faut l'avouer- c'est la famille Coleen ! Là par exemple, la jeune femme qui pose le plat de pâtes sur la table avec un sourire mesquin aux lèvres me jetant des taquineries toutes les deux minutes: c'est ma petite sœur, Skyler. Elle a seulement une vingtaine d'années et vit encore chez ma mère, mais en revanche elle est étudiante en médecine, me surpassant dans bien des domaines ayant pour ambition de devenir une grande doctoresse. « Arrête un peu de te vanter Skyler, tes chevilles ne vont plus passer la porte d'entrée ! », la douce voix féminine et forte, c'est notre mère : Heather. Petite, mais d'une arrogance folle, c'est une quinquagénaire ayant une répartie déroutante. Malgré le fait que ce ne soit qu'une femme de ménage, elle a une culture qu'on ne lui soupçonnerait pas. En effet, elle doit avoir plus de livres sous son lit que la bibliothèque nationale du pays en comptant ses archives. « Déjà qu'elles étaient déjà énormes... », et enfin, Sarah. La dernière, enfin l’aînée. Nous sommes trois enfants, Skyler étant la cadette. Notre père est mort lorsque j'avais environ six ans, depuis notre mère nous élève seule dans ce petit appartement qui est sur deux étages, mais cela fait quatre ans que j'ai quitté le repaire familial pour m'installer dans celui qui m'est propre à deux pas d'ici. Je viens parfois dormir ici, au même titre que Sarah qui a vingt-huit ans depuis peu. Elle travaille dans le restaurant qui est dans la famille depuis des générations.  Un petit restaurant un peu rétro avec des plats assez classique et sans démesure. Il marche plutôt bien et nous avons sans doute la clientèle la plus fidèle de Los Angeles. Elle a donc reprit la direction, lorsqu'elle eut le droit d'à peine voter, avec mon oncle qui nous aide également financièrement étant également veuf mais sans enfant.
    « Passe-moi la salade Raph' ! », je tends alors le bras pour lui donner l'objet de ses petites convoitises. Je porte lentement le morceau de tomate à ma bouche pour mâchonner lentement. Pour vous situer dans la famille, je suis celui qui est le plus vivable d'après ma mère, mais qui démarre très mal la vie. Je n'ai qu'un diplôme sommaire de fin de lycée durement acquis et de petites expériences dans plusieurs petits boulots. Autant dire que je suis le dernier niveau réussite professionnelle, pour le plus grand bonheur de Sarah qui se sent toujours obligée d'être en compétition avec moi. Sinon, ma mère est très croyante et protestante, même si ça ne l'empêche pas d'apprécier divers blasphèmes... enfin je ne m'aventure pas sur ce terrain. La soirée est calme, une discussion, une partie de Monopoly tous les quatre. Le Monopoly est un sport également familial qui est un peu notre rituel où chaque invité ne peut y échapper. Des rires, des ricanements... pour rien au monde j'échangerai ma vie.
    Parlons un  peu de moi... Raphaël Heath Coleen. Je suis un rêveur, ou plutôt dans les nuages en permanence pouvant m'extasier pendant des heures sur une plante ou un tableau sans même le comprendre. Une passion pour la musique et les choses qui m'entourent, je ne bas pourtant pas des records côté culture ou même dans le monde intellectuel... enfin je pense. La confiance que j'ai en moi varie bien souvent, elle dépend des domaines. Populaire, apprécié par le plus grand nombre, je suis le stéréotype du sportif aimant à femme qui a une maladresse certaine. Bien que contrairement à ce stéréotype je fais la part avec la méchanceté gratuite et l'excès de superficialité qui va de paire. Mais passons... profitez de la vie. Carpe Diem. Cela est ma seule devise... enfin...
    Vivez, tant que vous le pouvez.  


Bleu Cobalt : Également nommé le bleu roi, le bleu de cobalt représente une couleur impériale ou monarchique appelant donc une notion de pérennité au fur et à mesure des générations. Van Gogh décrivait le Cobalt comme une couleur divine. C'est une couleur noble et précieuse.


COULEUR N°2 | Cyan

Matryoskha – Sacred Play Secret Place
| Note : C'est un monde... où seule la souffrance souffre. |


    16 ANS – Mes mains serraient doucement les draps entre mes doigts. Dans le noir, je regardais le démon rouge du temps, affiché sur mon impitoyable réveil. Ma respiration était lente, faible, attentive. Les murmures de la nuit parvenaient à mon ouïe telle une douce musique qui caressait avec lenteur mon cœur d'harmonie. La vie est si cruelle, mais beaucoup trop douce pour lui en vouloir. Chaque jour, elle nous taquine et parfois nous bouscule un peu trop fort, nous faisant chuter. Pourquoi lui en vouloir ? Elle veut juste jouer, ne lui hurlait pas dessus... car c'est elle qui vous murmure le bonheur lorsque votre rire ricoche sur les murs.
    Minuit pile. Je clignais des yeux pour marquer l'instant avec un faible sourire : un nouveau jour naît. Ma vie, à moi... celle qui me guide dans le périlleux dédale de l'univers, est assez à mon image. Quelque peu maladroite, mais éternellement joyeuse. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne... il faudra que la Mort descende de son trône pour arracher le sourire niais que j'ai aux lèvres. Tant de gens m'entourent et c'est un bonheur de les voir chaque jour, grandir à la même vitesse que la mienne. Même si parfois ils vont un peut trop vite, je préfère contempler le paysage qu'on laissait leur trace, sans oublier que moi aussi je dois marcher, je dois les suivre. Quelle est ma force ? Sans doute le don que la Vie à offert à tous : le pouvoir du Rêve. Construisons notre propre vision du monde, nos ambitions... même si parfois la réalité nous fait mal à force de trop rêver, elle n'en reste pas moins notre terrain de jeu. Je n'oublie pourtant pas l'inexorable Mort qui, entre ses doigts glacés, étrangle les victimes des fileuses. Mes yeux clignèrent une nouvelle fois, mes pensées vagabondant sur les flots de ma philosophie nocturne. Cette atmosphère et si solennelle. Elle nous dénude, parfois nous fait pleurer, mais également nous relève et effleure notre poing qui se contracte et se relève. La magie de la nuit... une véritable autarcie. C'est le plus souvent durant cette période de la journée que les amours s'expriment. Les amants s'embrassent, nu sous l'oeil attentif du tendre archer. Ils se lovent, se font l'amour aux milles caresses. Il y a également la magie de la nuit qui libère les secrets de leur enclave, elle délit les langues quand elle ne sont pas ensembles. Le monde de la nuit est un monde beau, tout comme le jour... mais c'est un monde de cécité où la lucidité atteint son apogée. Où les tabous se brisent et où les façades se consument de mille feux.  
    Je finis par me relever, ne trouvant décidément pas les bras de Morphée. Marchant pieds nus dans les vastes ténèbres des lieux. J'ouvris lentement ma porte, chaussure à la main et veste dans l'autre. Ce n'était pas la première fois que j'avais envie d'escapades nocturnes. Qui n'en a jamais eu d'ailleurs.  Je descendis lentement les marches, à pas de loup. J'atteignis enfin la porte pour sortir de ce cocon de bois.
    Après quelques minutes de marche, j'aperçue au loin une jeune fille que je connaissais très bien. Elle était assise sur un banc, regardant un carrousel faire ses derniers tours. Nous étions en été, les nuits étaient chaudes et les parents n'hésitaient pas à sortir tard accompagnés de leurs enfants. Je vins m'asseoir à côté d'elle avec une large sourire : « On est insomniaque ? ». La jeune femme sursauta soudainement avant d'éclater de rire me donnant un coup de poing amical contre mon épaule. « Non... mais toi oui apparemment ! », je souris davantage avant de ricaner fixant les chevaux de bois monter et descendre dans leur danse endiablée. « D'habitude je dors n'importe quand et n'importe où... tu as encore des soucis avec tes parents, hein ? », elle hocha de la tête en soupirant : « De nouvelles disputes... des insultes qu'ils se lancent, se jette au visage... ». Lorsque je disais que les masques tombaient le plus souvent la nuit... Rose est habituellement une fille très réservée et timide. Je soupirai doucement avant d'entourer mon bras autour d'elle. Elle murmura doucement : « La conception de l'amour... ce n'est pas ça... hein ? ». Je la fixais en penchant la tête : « Je ne veux pas juger tes parents... mais il est vrai que l'Amour ne doit être en aucun cas un conflit... Mais... ne déprime pas pour ça. Ne leurs donne pas raison, c'est inutile. ». Elle me fixa avant de sourire à son tour puis se tourna vers moi : « Parle-moi de toi ! ». Je plissais des yeux avant de rire : « Je ne pense que je suis intéressant... », elle roula des yeux redonnant un coup amical sur mon épaule : « Arrête, quasiment tout le monde t'adore au lycée... t'es populaire... ». Je n'ai jamais réellement compris cette engouement autour de moi. Beaucoup me détestaient, me trouvaient superficiel car j'étais catalogué comme le sportif -il est vrai que c'est la seule matière où je m'en sors plus que très bien – populaire sans cervelle... ce qui n'était pas faux, mes résultats scolaires n'ont jamais été brillant. Mais il fallait avouer que j'avais beaucoup d'amis, sans doute parce que je suis né ici, à  Los Angeles, et que mon carnet de contact est pas mal rempli. « Très bien... alors.... je suis né ici... tout d'abord, avec deux sœurs étant celui au milieu qui regarde la cadette et l’aînée le plus souvent s’entre-tuer. Mon père est mort lorsque j'avais cinq ans... », elle m'interrompit soudainement : « Awh... il est mort de quoi ? Sans... indiscrétion... ». Je penchais la tête avant de hausser des épaules : « Il tenait un restaurant, il s'est fait braqué, à refuser de donner la caisse. », je fixais le sol, avant qu'un nouveau soupire ne retentisse : « Une balle dans le crâne. ». Elle fronça des sourcils glissant sa main dans la mienne murmurant qu'elle était désolée. Je secouais la tête : « Ce sont des choses qui arrivent... peut-être trop fréquemment, mais elles arrivent... Du coup le restaurant a été repris par mon oncle que j'aide souvent après les cours vu qu'il n'a pas les moyens de payer plus d'employés. ». Elle grimaça : « Tu n'as pas une vie facile quoi... », je fronçais des sourcils avant de rire : « Awh ! Mais... elle n'est pas si dure que ça, hein ! Je n'ai pas  à me plaindre... j'ai un toit, une famille solide, un lit douillet, des amis... que demander de plus ? ». Elle sourit à nouveau avant de porter ses mains à son pendentif où une vieille clef atypique était suspendue. « C'est la clef d'un coffre que je garde sous mon lit... dedans il y a du sable et une plume... du sable que j'avais récupéré en Islande et une plume de mouette... car j'adore la mer... l'avoir sur moi me rassure... c'est comme si je détenais la clef du monde où mon bonheur m'attend... où une vie magique et magnifique.. avec un bel homme, des enfants... des couleurs partout... ». Elle éclata de rire, rire que je suivis. C'était quand même un très beau symbole... l'évasion... par un monde, utopie de nos rêves. Ils s'engouffrent à l’intérieur pour créer une image qui peut à nouveau blesser notre cœur... car on se persuade qu'on ne le verra jamais. Moi... je l'atteins chaque jour. Car le monde où mes rêves deviennent réalité, c'est un monde où le rire et la dimension tactile existe. Et sa main dans la mienne... Ce sont les rois et reines qui dominent ce merveilleux monde.
    We were the Kings and Queens... of Promise. Dream.

Bleu Cyan : Couleur du ciel, le cyan représente la liberté, le rêve, le monde illimité. En chomatothérapie elle est la couleur de l'expression artistique ou non et est le plus souvent lié à la voix. Le cyan libère donc la parole et ainsi, libère les secrets... mais il a également un côté négatif, le cyan est également symbole de l'altruisme dans le sens où le cyan aide à s'oublier et crée un mutisme sur soi.


COULEUR N°3 | Pervenche

Ludovico Einaudi – Experience
| Note : Chaque pas est important, c'est pour cela que l'on apprend à marcher. |


    18 ANS – « Accorde ton violon... et évite de penser... tout se passera bien Raphaël... puis il y a aura Eli ! Aller... un peu de courage ! », je n'allais pas bien en ce moment, je voulais tout abandonner... tout... laisser couler. Je suis un adolescent perdu parmi tant d'autres dans le même cas. Je ne voulais quasiment plus sortir, terrorisé par l’extérieur. Cette peur, elle m'étreint d'une force dont je ne peux me libérer. J'ai encore raté mon année... ça paraît stupide et démesuré, mais vous n'avez jamais eu cette impression... de ne servir à rien ? En voyant tous les autres réussir... et vous ? Vous restez seul, dans l'échec premièrement scolaire... puis cela prend de l'ampleur : vous êtes un bon à rien, sans talent. Nous voici au bal de fin d'année, une tradition bien américaine.  Beaucoup partes dans le supérieur, comme Elisa' naturellement. Elle a toujours été quelqu'un de très intelligente, parfois incomprise j'ai l'impression, mais son art cérébral surpasse largement le miens.
    Dans les coulisses, mon cœur est prêt à exploser. Le stress, la désillusion et la gorge serrée. J'essaye de me convaincre de ne pas partir en courant, de croire en moi et de me dire que je ne vais pas magistralement me vautrer comme la quasi-totalité de mes examens de cette année. Elisabeth s'entête à me dire que je suis simplement un surdoué qui ne trouve pas sa place dans le système éducatif, que comme Einstein, je cache un immense savoir... mais il ne faut pas avoir plus de cent soixante de quotient intellectuel pour savoir que j'en suis très loin. Je me force à travailler, je crois que c'est cela qui fait le plus mal... je travaille dur avec l'aide d'Elisa et je ne sèche pas mes cours... mais rien n'y fait, la moyenne me boude. Là, ma main tremble sur mon arche. Je suis assis par terre, dans les coulisses de la salle aménagée. Le proviseur a eu écho de notre passion musicale à moi et Elisa et nous a demandé une petite représentation pensant que j'étais un professionnel... J'avais accepté, incapable de dire non, mais mon courage est ébranlé depuis cette fameuse lettre disant que je n'ai pas mon diplôme, que je vais rester ici et qu'Elisabeth et les autres vont continuer... « Un garçon très agréable, travailleur, mais des résultats insatisfaisant et ne coïncidant pas avec le niveau demandé » . La traduction est claire : tu es minable, mais sympa. Je ne voulais pas y aller, pas sur cette scène... j'avais déjà été ridicule, mais je ne pourrais survivre à une défaite de plus. Je baissais doucement mes yeux sur mon violon, raclant ma gorge sèche. Un sourire se dessina en voyant marqué en lettre d'or Archangel. Ca avait été un cadeau d'Elisabeth, pour mes seize ans. J'avais bien entendu refusé, je ne pourrais jamais lui offrir autant, mais elle avait insisté... J'eus énormément de mal à ne pas culpabiliser de l'achat. Ce violon était taillé à la perfection et les premières notes qui en sont sorties firent chavirer littéralement mon ouïe. Je caressais lentement le bois, avant qu'un soupire ne sorte doucement d'entre mes lèvres. Je finis par me lever, de force. C'était bientôt à nous. Elisabeth surgit d'ailleurs au loin s'approchant alors.
    Je lui adressai un sourire, certes forcé, mais ce n'était pas le moment de craquer, surtout qu'elle devait être totalement morte de trouille, alors je me devais de paraître solide à ses yeux. Il fallait qu'elle ait un environnement sûr, qu'elle sache que quelqu'un est là au cas où, qu'elle ait une épaule si elle craque. Nous partîmes alors, à la conquête de la scène, ma main tremblée contre mon violon et je n'étais pas loin de m'évanouir... au pire... je n'ai plus rien à perdre, mais tout à prouver. Ce n'était qu'un bal de fin d'année, mais je voyais ceci comme une officialisation de ma déchéance et de mon inutilité dans ce monde. Je ne mérite rien du tout... j'ai une formidable famille, je ne suis pas à la rue, j'ai de merveilleux amis.. et dans tout ça je ne suis que... superficiel.
    Nous nous installâmes. Le silence... complet... je pris mon arche, la base de mon violon vint se nicher dans mon cou et la crinière se posa lentement sur ses cordes, je lançais un regard à Elisa, préparant sa flûte de pan. Un sourire complice évita de me faire perdre pied... Puis l'arche glissa...
    Je suis. Mes muscles tremblaient, le son... vous l'entendez ? Il rugit... dans nos cœurs, il tue nos peurs... Mes doigts tremblent, mais mon bras joue... il danse... il virevolte à une vitesse. Mon cerveau au son de la douceur aiguë s'éveilla. Tout défila avec une rapidité extrême. L'univers se coupa, une fracture où je tombai, me perdant dans un vaste néant de rêves oubliés. Élevez-vous ! Notes ! Emplissez le monde de vos ondines,  que le ciel soit couvert de mon idylle ! Que Proserpine entendes votre appel ! Chères Soeurs. Il battait, je le sentais... Boum... boum... Je suis en vie... Mon cœur bas, la mélodie... l'harmonie... ce contre-point doré fusille mes terreurs. Inutilité ? Tout ce qui est utile est inutile. Je n'ai pas besoin de me prouver que je suis utile, que je suis meilleur ou non que les autres. Je ne veux plus me jauger, simplement jouer. Je veux entendre mon cœur en harmonie, chanter sa sérénade à la vie ! Que mon arche fustige sur mon violon, que mes ailes se déploient d'un coup ! Prophétie, destin, qu'importe le miens, qu'importe le sien, qu'importe le votre. Mathématique, Sciences,  Langues... Une compétition... je ne veux vivre dans un monde où l'on me donne une valeur, bonne ou mauvaise... non... je veux un monde de rêves où la seule chose que l'on doit prouver c'est que nous sommes de chair et d'os. Créons Amis, oublions ces charognards de pensée. Je veux penser et non me formater. Quelque chose de mouiller roula sur ma main, j'ouvris les yeux, terminant lentement notre musique et j'eus un sourire en sentant quelques perles humides aux bords des yeux... Je ressens. Je lançais un nouveau sourire, cette fois sincère et puissant à Elisabeth, avant de le perde très rapidement en entendant des applaudissement... Je levai les yeux... ils applaudissaient tous... quelque chose foudroya mon cœur... ce n'était pas l'admiration de leur regard... mais... la puissance qui s'en dégageait. Comme s'ils avaient compris ces vibrations, qu'elles étaient porteuses de forces colossales...
    Je pourrai demander à mes professeurs, l'an prochain, avec un large sourire, si le fait d'avoir réussi à partager une simple émotion, d'avoir ouvert son cœur pour émouvoir ceux des autres... j'irais demander si cela correspond à un niveau... Je n'ai que dix-huit ans, cela se ressent à ma sensibilité pour de simple choses. En effet, vous pouvez penser que je dramatise cette histoire de note, qu'il faut être puéril pour se laisser détruire par ceci... Mais comme je l'ai dis, je n'ai que dix-huit ans... pour moi la vie, pour l'instant, c'est ce que les autres me renvois, c'est à dire un challenge où il faut être le meilleur, où il faut surpasser tout le monde et faire ses preuves sinon on est bon pour les ordures... En revanche, à présent, maintenant que je sais que j'ai la capacité de toucher des cœurs... je sais que je peux changer cette pitoyable vision de la vie... je sais que je peux libérer... Ils donnent cette image pitoyable d'une vie prostituée par le travail ? Et bien il est temps de reprendre ses crayons et de dessiner, les amis... car pour rien au monde je leur donnerai raison.

Bleu Pervenche : tiré de la fleur éponyme, son nom provient du verbe vaincre en latin car elle a comme propriété qui soigne divers maux. Elle également peinte comme la fleur du bonheur lié aux souvenirs heureux par Rousseau.


une si douce fleur...





Dernière édition par Raphaël H. Coleen le Dim 23 Mar - 23:03, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: belief of an Archangel ❦ Raphaël H.   belief of an Archangel ❦ Raphaël H. EmptyDim 23 Mar - 22:53

l'Apologie Verdâtre

COULEUR N°4 | Jade

Coldplay – Midnight
| Note : C'est lorsque minuit tombe, que la lumière s'élève. |


    20 ANS – Dans la nuit profonde, minuit venait de sonner. Nous marchions, tous les deux sur une route de campagne noyée dans la forêt. La lune, à son zénith, éclairait nos pas de sa lumière pure et moqueuse. Il suffit de voir le sourire de l'astre, pour comprendre la beauté du monde où elle se situe. Les étoiles. De rares voitures nous dépassaient. Nos pouces, attentifs à leur passage, se dressant lorsque les cocons de fer polis s'approchaient de nous. « Tu crois qu'on restera... pour toujours ensemble ? », ma tête se tourna, mes yeux se posant sur son visage faiblement éclairé. « Sincèrement... non... et c'est ça qui est le plus beau je trouve... Un jour... on ne sera plus tous les deux, et on sera plongé dans la nostalgie de notre jeunesse sacrée. Je trouve cela horriblement séduisant... tu ne trouves pas ? », elle fronça des sourcils... j'éclatais alors de rire devant son incompréhension ou son désarroi. Je raclais ma gorge, retentant ma chance : « C'est dans l'abondance qu'on trouve l'ennui... et c'est dans le manque qu'on trouve la vie... Un jour tu vas me manquer et le désir de te revoir va me faire vivre ! ». Elle sourit doucement me donnant un coup d'épaule : « Et tu te dis encore idiot ? ». Nos yeux se croisèrent une nouvelle fois et un simple sourire nous galvanisa.

    5 ANS – Dans l'ombre de la chambre luxueuse, minuit venait de sonner. Pour une raison quelconque, maman m'avait déposé dans cet immense battisse que je nommais aisément palais. Les maîtres de maison ressemblaient à des rois et leurs deux filles à des princesses. Mes yeux rêveurs et vagabonds clignaient en voyant ce sol, on aurait dis qu'il avait cloué de la peau d'un chat sauvage dessus. En effet, sous mes doigts d'enfant, il était doux comme la peau d'une amante. Je devais dormir au palais pour la nuit. Le roi et la reine de cette demeure avait un nom à la hauteur de l'estime que j'ai pour eux. Boréalis. Des frissons parcouraient ma peau. Cela sonnait comme un murmure dans la nuit qui fait rugir l'indomptable lumière. C'est un nom qui fait imploser les roses blanchâtres, provoquant une danse de pétale à la surface de mon épiderme. J'étais donc seul, dans cette petite chambre, fixant la pendule avec ces étranges barres et croix qui remplaçaient les chiffres du savoir. « Tu t'appelles comment ? », une douce voix, c'était la voix d'une princesse... est-elle en danger ? … cette question s'imposa naïvement à moi... mais... prêtez attention à elle... « Est-elle en danger ? ». Mes petits yeux globuleux se posèrent sur la petite fille ravissante aux yeux de lumières. « Raphaël ! Comme l'arc et l'ange aussi ! », elle fronça des sourcils. Elle ne comprenait pas les dires du preux chevalier qui au fond... n'avait aucun sens. « On dit Archange je crois... », je souris hochant de la tête, les princesses sont toujours intelligentes. Mais moi ? Je suis un chevalier d'action ! Pas le temps de réfléchir à mes mots, je fonce... et je me prends le revers de la méchante sorcière appelée « Réalité ». « Awh... peut-être ! Et toi ? C'est quoi ton nom ? », elle pencha la tête... je semblais l'intriguer. Elle baissa ses yeux murmurant « Elisabeth ». Je frappais dans mes mains : « Comme la Reine ? … Tu seras Elisabeth III alors ? ». Elle haussa d'un sourcil... avant d'éclater de rire. Je souris, voyant qu'elle se détendait... comme si... je l'avais délivré du dragon qui l'étranglait. Nos yeux se croisèrent une nouvelle fois et un simple sourire nous galvanisa.

    15 ANS – La nuit régnait dehors, minuit venait de sonner. Autour d'un thé chaud, dans le restaurant de mon oncle, il ne restait plus que nous. Je lui avais dis que j'allais fermer le lieu et qu'il pouvait partir se coucher. Sur la table était posé un calepin, avec des crayons étalés un peu partout. Nos ricanement étaient des étincelles dans la nuit profonde que l'on pouvait observer derrière les fenêtres. Je dessinais rapidement un lapin en penchant la tête : « Thirty Seconds to Mars. Sans hésiter ! », elle me regarda avant de rire : « Bien sûr que oui Thirty Seconds to Mars ! Qui n'aime pas ce groupe sérieusement... il faut être... inhumain pour ne pas l'apprécier... puis Jared Leto... ». Tel un chasseur de moquerie, je commençais à sourire narquoisement :  « [color:6307= #83A697]Depuis quand tu fais la groupie Elisa' ? ». Elle grimaça avant de secouer la tête rougissant doucement, ce qui me retira un rire : « Non ! Non... c'est différent, je l'admire ! ». je hochais de la tête avec lenteur fixant mon horrible esquisse lapine en murmurant : « L'association de protection des rongeurs devrait m'enfermer pour ce que je suis en train de faire... ». Je lui fis glisser le calepin, puis une grimace se dessina sur mon visage : elle avait éclaté de rire : « En effet ! Mais applique-toi un peu aussi ! Regarde... ». Elle commença à griffonner, je penchais la tête regardant son coup de crayon, elle releva les yeux me voyant attentif et alla un peu plus vite. Elle sourit alors : « Tu te rappelles lorsque tu me prenait pour une princesse et que tu te croyais chevalier ? ». Cette fois-ci, ce fut moi qui haussa d'un sourcil avant d'éclater de rire : « [color:6307= #83A697]J'espérais que tu avais oublié ce passage ! J'ai l'imagination fertile, qu'est-ce que tu veux... ». Elle racla sa gorge avec un faible sourire : « Raphaël... l'Archange... ». Je fronçais lentement les sourcils avant de la fixer en penchant la tête... cette appellation me donnait toujours des frissons. Elle provoquait en moi quelque chose d'assez unique... l'Archange. On m'avait élevé avec une éducation protestante. L'Archange a une place très importante dans la création... dans l’oeuvre d'un dieu dont je ne crois pas... mais... Cette image de plume, de force... de pouvoir... de lumière... elle me séduit. « [color:6307= #83A697]Merci... d'être dans ma vie... Elisabeth ». Nos yeux se croisèrent une nouvelle fois et un simple sourire nous galvanisa.

    1 JOUR –  Les lumières éclairent mon petit corps de nouveau né, minuit va sonner... je vais avoir un jour. Je ne vois pas. Mon nez n'existe pas... Mais je sens contre ma peau, une chaleur parfaite... et un battement. Qu'est-ce donc cela ? Mon ouïe s'éveille lentement, une mélodie venant à mes oreilles : « Raphaël... un si beau nom pour un si beau bébé... hey... Raphaël... je suis ta petite mamounnoud'amour ! Bienvenue dans ce merveilleux monde... Il peut faire peur... mais maman sera toujours là... toujours là... ». Elle posa ses yeux dans les miens et m'adressa un simple sourire qui la galvanisa.
    C'est à Minuit, que Cendrillon perd sa beauté, son carrosse... c'est à Minuit que les loup-garou s'éveillent dans la nuit sombre... c'est à Minuit, qu'un jour, une petite lumière est naît, dans le noir. Mais c'est un autre jour... où cette lumière va se noyer.  

Vert Jade : Issus de la célèbre pierre précieuse, le vert appelé Jade représente quelque chose de précieux, mais également, au même titre que toute les pierres précieuses, de solide. Elle est le symbole de l'empire, de la force, de la puissance et est également protectrice car la tradition médiéval veut que le jade protège les hommes des maladies rénales.


COULEUR N°5 | Tilleul

Kyo – Le Coeur des Femmes
| Note : Dansez, la valse du temps vous attend. |


    10 ANS – Baiser de feu, danse, danse sous mes yeux ! Un simple regard, cette jeune fille au loin. Nous sommes dans la même école, ses yeux chocolatés étaient une douce sucrerie à mon cœur. Elle était belle, mon petit cœur palpitait et cette sensation... elle me faisait vibrer. Coup de foudre de jeunesse ? Certainement. Sûrement, elle rougissait à mon regard, sa timidité me faisait sourire. Elle baissait ses yeux et partait, le pas pressé. Je ne comprenais pas pourquoi elle me fuyait... peut-être qu'au fond elle ne m'aimait pas ? Qu'importe, elle était belle. Sa blondeur éclairait mes yeux et mes lèvres. Elisabeth ne la trouvait pas belle, non. Elle faisait la moue quand j'énonçais son existence, que si la délicieuse Aphrodite avait une existence et bien je l'avais trouvé.

    23 ANS – Sa main sur ma joue, ses yeux dans les miens. L'appel de mon cœur... et l'appel du sien. Jouons, dansons... amour. Elle me sourit, je lui sourit. Elle caresse ma joue. Je savoure. Sous ses lumières, elle brûle mes lèvres. Un instant dans le temps, une éternité en mon antre. Délicieux univers, tu viens de m'offrir l'Amour. Je te rends alors ma flamme et j'exalte mon bonheur dans tes entrailles. Mes lèvres se posèrent pour la première fois contre les siennes, l'incendie de mon cerveau implosant tel un big bang de caresses. Elle serra ses doigts sur ma fine pellicule de barbe, s'approchant davantage. Valse langoureuse. Mes mains se glissaient dans son dos tandis que je sentais mes ailes prendre feu. Elle posa son front contre le miens, effleurant mes lèvres des siennes. Et un murmure... un simple murmure : « Je t'aime. », sa voix douce... elle apaisa mon cœur, turbulent. Un frisson parcouru mon dos, ma peau sous sa rumeur gémit à l'ondine de sa douceur. Elle fronça des sourcils, avant d'entrouvrir la bouche effaçant la perle de la liberté qui avait roulé sur ma joue. Liberté de vivre, de jouir d'un bonheur amoureux, de tendres caresses... langoureuses. Je ne pleurais pas ma honte, mais bien mon cœur qui battait. Un éloge à notre amour, cette larme correspondait à un souvenir dont je me délecterai à l'avenir... dont j'épuiserai chaque substance. Je souris, instable... mais je repris ses lèvres contre les miennes. Elle fit tomber ses mains contre mon torse les descendant lentement le long de ma taille pour approcher à nouveaux nos deux corps en ébullition. Sur la plage de Los Angeles, une délicieuse fleur naissait, la feuille de vigne encerclait la page, la puissance de nos cœurs battant, elle jaillissait tandis que nos mains dansaient encore et encore autour de nos corps. Mes lèvres dérivèrent sur le coin de ses lèvres avant de la regarder à nouveau. Elle me sourit, se mordillant à nouveau la lèvre : mes mains remontaient sur ses omoplates. Que nos cœurs dansent... encore et encore...

    22 ANS – Crépite, crépite, feu. Nous étions devant ce feu de joie, sur la plage de Los Angeles. Nous étions une dizaine d'amis, il y avait naturellement Elisabeth près de moi avec sa bière à la main. Les rires cisaillaient de toute part l'atmosphère, certain lançant des blagues taquines, d'autres des souvenirs ayant un soupçon de nostalgie. Je voyais April, une jeune femme, grande amie de mon futur amour? discuter justement avec elle, me lançant des regards avec de légers ricanements. Je fronçais des sourcils, amusé en voyant la jeune femme toute timide fuir mon regard. Depuis le collège elle s'est rapprochée, heureusement d'ailleurs... au fond on se voit tout le temps, mais j'ai l'impression qu'elle n'arrive pas à être à l'aise avec moi. Je finis par lancer : « Rose, viens... », je fis un signe de la tête en levant les bras faisant un signe vers mon corps. Elle rougit, mais obéit en s'approchant, des regards charognards en manque de potin se portant sur moi. Je ricanais lentement venant l’accueillir contre moi pour simplement la câliner. Quelque chose d'assez fort s'était produit, je veux dire... c'est comme si un mur venait de s'effondrer. Elle embrassa furtivement ma mâchoire et les rôles s'inversèrent... je commençais à rougir sous son innocent baiser et elle, se moqua de moi. « Mais... quand vous allez finir tous les deux ? Hein ? Vous vous cherchez ! », j'éclatai de rire en entendant Hayley tenter de jouer son entremetteuse. Je me défendis : « Mais ça vous regarde pas voyons ! ». April, avec un sourire mesquin : « C'est Elisabeth qui va être jalouse ! ». Je secouai la tête en ricanant caressant le bras de la tendre Rose puis je lançai un sourire à Elisa' qui semblait moins d'humeur à rire. Je lui fis une petite moue, puis elle sourit pour me faire plaisir avant que nos rires ne reprennent.

    1 JOUR – Je percutai le monde de ma terrible arrivée. Je bouleverserai sa poussière de mon ivresse de vivre, je pleure déjà, quémandant de ressentir. Ressentir la chaleur de l'amour, je veux, je voudrai, je voulais. Je n'ai qu'un jour, mais je veux danser sous l'étendard de la vie, je veux valser sur l'amour du ma futur symphonie. Le temps me berce, mon cœur s'éveille de ces affreux ténèbres. Boom... boom... Vous entendez ? La liberté m'appelle. Elle m'invite à danser. Oh Euterpe ! Éclaire mon regard, inspire ma vie de ta musique... Faites-moi virevolter... Je n'attends que ça... Guitare ou Violon, nous nous accorderons, dans ce Café ou près de ce Lac... tu te rappelles ? Le jour où tu me verras, chantant à tue-tête faisant vibrer et inspirant la fête... Tu ne te rappelles pas ? Pourtant... ce fus ta Rédemption... douce Lune emplie de tentation. Car ce sont mes ailes de lumière qui naissent sous ton vieux joug... Et c'est toi qui me murmure, t'abaissant contre mon berceau qui est à présent mon château fort en murmurant à ma tempe comme un délicieux trésor : « Excelsior ».
    Mais je ne suis pas Lui... et il n'est pas Moi. Mais... la suite arrive... ne t'inquiète pas...  

Vert Tilleul : Célèbre arbre symbolisant l'amour notamment dans le poème « Roman » de Rimbaud. Il est également l'arbre sous lequel on danse dans de vieilles traditions qui perdurent encore en Bavière. Durant la révolution française, il fut également l'arbre représentant la liberté. Le tilleul rappelle également le mythe de Baucis, cette dernière étant transformée en tilleul par Zeus pour vivre éternellement au côté de son amour qui avait été lui-même transformé en chêne.

COULEUR N°6 | Céladon

Final Fantasy XIII OST – Dust to Dust
| Note : La grande machine attend sa création. |


    22 ANS – « Tu n'as jamais pensé à prendre des cours de dessin ? », je relevais les yeux vers Elisa, nous étions assis dans l'herbe, sous un sublime chêne laissant ses racines puiser le ciel. Je griffonnais sur ma feuille la courbe de l'étrange oiseau dont je ne connaissais le nom. Je notais ses caractéristiques physiques en annotation, intrigué par cette nouvelle population à Los Angeles. Je haussais des épaules : « Bwarf... ça serait dépenser de l'argent pour rien... même si j'arrive à faire des choses sympa, ce que je doute fortement, j'en vivrai pas... ». Elle roula des yeux avant de rire me donnant un coup d'épaule. « Quel pessimiste ! D'habitude tu dis à tout le monde qui faut toujours voir le bon côté des choses, qu'il faut juste faire ce qu'on aime... », j'eus une légère grimace avant de rire : « Mais tu sais parfois l'argent manque... et... puis je peux apprendre tout seul, via des bouquins à la bibliothèque... tu sais très bien que je déteste qu'une personne regarde par-dessus mon épaule en disant que je n'applique pas les règles ! Je veux bien qu'il y ait des techniques à apprendre... mais je veux que mon dessin soit le fruit d'une liberté de penser et non d'un thème imposé... ». Elisabeth plissa des yeux avant de murmurer : « Comment t'as fait pour rater ton examen... », j'eus une nouvelle grimace rajoutant une caractéristique étrange de l'oiseau qui était beaucoup plus gros que la moyenne. Elisabeth fixa l'oiseau avant de me sourire : « Dis... et si un jour on faisait un journal de tous ces petits animaux... je veux dire... tous les deux ? »

    4 ANS – Marche, enfant. C'est ce que t'as enseigné la vie, voix mélodieuse. De ces couloirs faiblement éclairés, tu dois marcher car c'est ton destin. Entend les tambours, tu approches de la porte entrouvertes. Je vins poser mes doigts sur le bois, entendant cette douce harmonie. Les sons émanant de la pièce réjouissaient mon petit cœur. Je serrais lentement la peluche dans mes bras, passant la tête pour voir cet homme avec un étrange bâton à la main. Il le faisait glisser sur l'instrument de cette création. Mais sa voix roque fit bondir mon corps... pour ne pas dire mon cœur. « Raphaël ? Tu sais que ce n'est pas bien d'espionner les gens, ainsi ? », je sortis de ma cachette. Des plumes allaient naîtres... je les sentais dans mon dos. « C'est quoi ? », l'homme sourit en s’asseyant sur le lit posant le bois étrangement peint de vert. « Ca, Raphaël, c'est un violon... », il le prit entre ses doigts épais, me le tendant en me sommant d'être délicat avec la créature. Mes doigts entrèrent en contact avec la surface lisse, je caressais lentement les cordes avant de murmurer une nouvelle question : « Pourquoi il est vert ? ». L'adulte ricana doucement avant de me glisser à la tempe : « La couleur ne prend qu'une réelle valeur que lorsque ton cœur et tes croyances te donnent les clefs pour la comprendre... c'est la magie des couleurs ! ». Ma tête se releva, avant qu'un sourire n'apparaisse sur mon naïf visage. J'aurais sûrement dû insister... pour connaître le secret de ce violon verdâtre... mais, étrangement, ma curiosité endormie ne s'offusqua pas de son mutisme... Pourtant j'aurais dû... car au fond, je ne le saurais jamais véritablement...
    Papa... tu aurais dû me dire la réponse, car tu es parti dans ces noirs rivages bien trop vite.

    10 ANS – Rouge, passion, amour, sang, haine souffrance... Jaune, lumière, vitalité, dégradation... Bleu, rêve, autarcie, espoir, étouffement... il existe une infinité de couleur. Mon crayon gratte la papier. Ma mère jette un coup d'oeil sur mon étrange manie qu'elle aura très vite oublié. Un carnet, des crayons... des centaines de couleur. Toutes annotés par mes soins. Le rouge pétant de la voiture à maman. Le beige de la couleur de la peau de mon étrange professeur. Le violet de mon bleu fait en tombant de mon vélo. Que de mémoires... Moi je vois cela comme un sanctuaire regroupant tous ces souvenirs dans une substance colorée. Chaque couleur est unique, comme chaque souvenir. Et comme chaque souvenir est unique, alors chaque souvenir et une couleur. Étrange syllogisme d'après ma mère, fanatique de psychologie. Mais je n'ai pas l'âge de m'en préoccuper alors qu'importe, je coloris un petit carré, j'annote, je tourne la page, je prends un autre crayon ou une autre peinture et j'annote une nouvelle fois. Collectionneur de timbres, de figurines, de femmes... et bien moi j'ajoute ma couleur. Papa, j'ai trouvé la réponse. Mais mon petit être ne peut y répondre correctement avec de bon mots pour te l'expliquer. Mais sache que je sais la réponse... le violon, il est dans mon placard... j'y joue parfois, Maman me fait prendre des cours. En même temps je l'ai supplié de me laisser en prendre... je ne vois pas les sacrifices qu'elle fait pour me les offrir.
    Mais ne t'inquiète pas, tout cœur d'or élève les âmes d'argent.

    26 ANS –  Souvenir de couleurs, monde de noir. Aurais-je oublié ta rougeâtre existence ? Si mon monde n'était pas aussi grisâtre, serait-il comme le tiens, passé, où le rouge virevolte dans le ciel, porté par les feuilles d'automne ? Si mon monde n'était pas aussi blanc de néant, serait-il pareil au tiens, où le vert coule sur la terre, soufflé par les sapins enfants d'hivers ? Si mon monde n'était pas aussi noir que la nuit sans air, serait-il pareil au tiens, où le bleu goûte l'eau, poussé par les rivières, descendantes du printemps ? Ou peut-être... n'ai je plus le cœur à voir les couleurs de l'été...
    Pour voir les couleurs, il faut des yeux. Pour les comprendre, il faut un cœur.

Vert Céladon : pour trouver la signification de la couleur céladon, il faut remonter jusqu'à la céramique coréenne du dixième siècle du même nom. Cela devient alors la couleur symbolique de la création. La couleur est souvent associé à la grue, association à nouveau dû à la traditions coréennes, elle est souvent comparée au phénix étant l'oiseau représentant la longévité.





l'Élégie Rouge

COULEUR N°7 | Rouille

Daughter – Drift
| Note : Pourquoi partez-vous que maintenant ? |


    25 ANS – « C'est une drogué Raphaël. », je croisais les bras répondant... assez méchamment il fallait l'avouer : « Ce n'est pas un animal sous anti-biotique, ais un minimum de respect envers sa personne. ». Ma mère cligna des yeux avant de secouer la tête : « Je sais qu'elle reste ma fille, Raphaël. Mais il faut mettre des mots sur les pots parfois... ». Je haussais des épaules, excédé par tout ce qui se passait ces derniers temps... comme si l'univers commençait à rouiller ou que tous les événements avaient décidés de se dérouler au même moment. Je m'adossai lentement contre le comptoir de la cuisine en croisant les bras : « Elle est en cure de désintoxication... tu ne dois pas encore enfoncer le clou. ». Ma mère roula des yeux : « Ma fille a touché à la drogue... tu te rends compte ? Elle ne tiendra jamais à la médecine... son âme est trop faible... »... ma mère a un soucis vis à vis de la drogue, elle voit ça comme une faiblesse d'esprit, un moyen pour s'échapper de la vie, mais sans créativité... enfin... c'est assez complexe sa vision des choses quand même. « Arrête de la guillotiner, alors... arrête simplement de parler d'elle comme si c'était une minable et peut-être qu'elle sera autre chose que ça à vos yeux... Skyler est une fille de talent... elle a le droit de courber l'échine et... », une voix me coupa subitement : « Arrête de la protéger deux secondes Raphaël, enlève ta cape de bisounours et admet que c'est une petite conne. ». Mon sourcil se haussa en voyant Sarah entrer avec une pomme entre les mains : « Je rêve... allez-y ! Très bien, détestons les erreurs... Et le jour où vous même vous en ferez une ? Vous allez faire quoi ? ». Sarah soupira d'agacement, elle n'aimait pas être contredites, ma mère ne sachant quel parti prendre se tut simplement.  « Par pitié Winnie l'Ourson, va répandre ton miel arc-en-ciel ailleurs... ». Je répondis aussitôt : « Tu n'argumentes pas, tu m'insultes... ». Sarah ricana doucement : « Parce que vous êtes deux blaireaux... tu la fais passer comme la victime alors qu'elle a choisi de se droguer, on lui a pas imposé ce choix... », je fronçais des sourcils : « Elle vit dans un environnement difficile chaque jour, stressant et... », elle ricana avec froideur ce qui me glaça d'ailleurs le sang. « Tu parles... mais ? Là tu fais quoi au juste ? Rien. Tu ne bosses pas car tu n'as pas de boulot, tu as eu de justesse ton petit diplôme de fin de lycée et tu ne fais rien de ta vie à part de petits jobs... tu ne sais pas ce que c'est... la vraie vie Raphaël... tu n'es qu'un gamin de vingt-cinq ans  qui croit que tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau... C'est bien beau de dire de belles choses... mais ouvre deux secondes les yeux, la vie n'est pas heureuse, la vie n'est pas un monde extraordinaire... Regarde Elisabeth... celle que tu cherches à protéger de tout, elle t'a oublié au profit de sa petite créature à quatre pattes... Skyler ? Elle se contrefout de toi et tu le vois pas... », ma mère se redressa : « Tu vas un peu loin Sarah ! Tu ne détiens pas la vérité et encore moins le droit de juger ton frère ! ». Je baissais les yeux, ne voulant pas répondre... mais Sarah continua à enfoncer l'épée : « Il se rend pas compte Maman ! Qu'il sorte un minimum de son rêve deux secondes et qu'il voit qu'il est seul... le beau gosse populaire tout gentil au lycée c'est fini, il faut qu'il s'endurcisse avant de finir comme Skylar, qui je dois le dire a eu le mérite d'au moins continuer ses études... Awh mais c'est vrai il a Rose ! ».
    « Tais-toi... », je relevais les yeux... « Tu me reproches... d'idéalisé la vie ? Tu me reproches... d'essayer de voir le meilleur en chacun ? Tu me reproches... d'être un bon à rien alors que je le sais très bien ? Mais Sarah... écoute-toi parler deux secondes... qui est le plus aveugle de nous deux ? Tu travailles... tu as une famille... et tu t'obstines à dire que la vie est une arracheuse de dent...  Pourquoi tant de haine envers celle qui... t'articule... Tu te plains des riches parce que soi-disant ils n'ont pas de vie de famille ou ils ne sont pas unis... mais regarde-nous... regarde-toi rejeter notre sœur... regarde-toi... juste dans une glace avant de juger les autres... ».
    Je la dépassai avant de partir, reprenant mon souffle. Tout allait de travers... tout s'effondrait depuis quelques temps... La solitude me guettait du coin de l’œil. Oui... je la ressens pour la première fois dans ma vie... elle s'introduit lentement, brise chaque lien et nous enserres dans ses lianes de fer... Le fer s'effrite, nos épées se fanent et nos fleurs se rouillent... Je ne veux pas tomber dans ce gouffre, je me battrai contre...
    Même si elle approche...

Rouge Rouille : tout le monde sait ce que représente la rouille. En effet, l'oxydation du fer donnant alors le symbole du temps qui endommage lentement un objet. Mais c'est également un symbole de fragilité.  



COULEUR N°8 | Amarante

Daughter – Touch
| Note : Ressentir, quel merveilleux euphémisme. |


    21 ANS – Sa peau se glissait contre la mienne, avec une tendresse infinie. Je l'entourais dans mes bras, mes doigts venant se glisser dans son dos pour s'amuser avec son arrête dorsale. Elle dormait paisiblement, contre moi. Sa tête reposait sur ma poitrine, nue de toute armature. Nous étions en sous-vêtement, tous les deux sous cette couette, dans ma modeste chambre. Les rayons de la lune berçait la pièce à travers le bouclier de verre. Je respirais lentement, mon corps étant déposé sur ce matelas certes inconfortable. Mes yeux s'amusaient en la voyant dormir, alors que mes doigts créaient des éclairs sous sa peau, ils naviguaient toujours sur sa colonne vertébrale... cela me faisait penser aux boites à musique, avec les languettes qui selon le cylindre surplombé par de petits points, vibrent donnant une musique pure et délicieuse. Elisabeth avait passé une mauvaise soirée, encore une fois. C'était encore une fois une mauvaise période pour elle et je la comprends tellement. C'est une femme forte, mais à la fois fragile. C'est assez courant de nos jours, ces personnes qui se terrent derrière un magnifique dôme de fer, protégeant leur cœur de peur de souffrir... ou même de ressentir. Elle est ainsi, une véritable étoile en fin de compte... elle paraît paisible, forte en surface qui brûle doucement... mais à l’intérieur c'est un véritable déchaînement des énergies, des émotions... des explosions intenses qu'elle cache soigneusement en elle car cela la renforce davantage.
    Mon menton se posa lentement sur le sommet de son crâne, mes yeux divaguant sur la pièce faiblement éclairée par la lumière lunaire. Notre relation est ambiguë... je le sais que trop. Nous sommes là, dans mon propre lit, dévêtus, l'un contre l'autre. Ma main n’hésitant pas à effleurer son cou et n'ayant aucune pensée répugnante en sentant son abdomen se blottir contre le miens. Allez-y, commérez ! Si cela vous fait plaisir, moi cela me fera simplement rire. Nous sommes sensuels entre nous, nous sommes quasiment toujours ensemble, nous adorons nous taquiner et en plus de cela nos caractères se complètent sans oublier que nous nous connaissons depuis nos quatre ou cinq ans. « Et ils ont toujours pas couché ensemble ? Tss, ils cachent juste tous les deux leurs sentiments... » , c'est faux. Nous nous aimons et nous n'avons plus besoin de nous le dire... je conçois que nous ressemblions à un couple. Mais elle est avant tout mon amie, je l'aime profondément au même titre que tous mes autres amis. Même si elle compte plus à mes yeux... elle est ma force et je suis la sienne... je n'ai pas besoin d'avoir un quelconque plaisir sexuel avec elle car je n'en ressens pas le besoin et surtout nous nous attirons pas dans ce sens. L'amour et l'amitié sont similaire... Parce que c'était elle... parce que c'était moi.
Je finis par lentement me redresser, pour éviter de la réveiller. Je pris rapidement mon pantalon que j'enfilai avant de sourire en la voyant dormir à point fermer. Je pris rapidement mon portable prenant au passage mon t-shirt : je n'arrivais définitivement pas à dormir. J'avais justement reçu un message, un ami me proposant de faire quelque chose ce soir... il n'était que minuit après tout. Je tapotai rapidement lui proposant juste un verre au bar d'à côté. Connaissant Elisa elle va dormir à point fermer jusqu'à l'aurore. Je laissai quand même un mot, pour pas qu'elle s'inquiète de mon absence. Je pris ma veste rapidement me dirigeant vers la sortie.
    « Attends... vous dormez souvent tous les deux l'un contre l'autre ? », Matthew, c'était son nom, me regardait avec ce petit sourire suggestif, ce sourire voulant dire tant de chose... un sourire cachottier ? Je haussai rapidement des épaules. « Pourquoi vous voyez tous un problème en ça ? », il grimaça jouant avec son verre : « Si un jour tu te trouves une petite amie ? Tu sais comment sont les femmes... jalouse à souhait... ». Je secouai rapidement la tête : « Si je rencontre un jour une femme qui m'aime en retour, elle comprendra que j'ai besoin d'Elisa... je ne vais pas tourner le dos à ceux que j'aime pour qu'une personne... je conçois que cette personne doit être importante, mais sacrifier une partie de son cœur... je ne comprends pas... ». Matthew releva la tête, avec un air beaucoup plus sérieux : « Et si, elle, elle trouve quelqu'un ? Qu'elle n'a pas la même philosophie que toi et qu'elle t'abandonne sur le bord de la route ? ». Je fronçais des sourcils, il la remettait en question... ça ne me gênait pas particulièrement, il s'inquiète pour moi, c'est mon ami, et c'est noble de sa part même s'il ne comprend pas. « Elle sera heureuse... je serai forcément déçu, mais ce pas parce qu'elle part que j'oublierai tout ce qui s'est passé... elle est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi et qui m'a fait passé de merveilleux moments... j'aurais toujours ces souvenirs de bonheur... si elle part comme tu dis, elle aura une bonne raison de le faire et je ne ferai qu'approuver son choix. Même si je pense personnellement qu'elle ne me laissera pas sur le bord de la route comme tu dis... Il se peut qu'on ait des moments de froid, où elle m'en veuille ou que je lui en veuilles... mais... ce n'est pas ça qui va effacé l'ardoise, tous les rires qu'on a eu... ». Il ricana doucement : « Tu ne sais pas ce qu'est le réel amour Raph' ». Un sourire perça mes lèvres avec fulgurance je portai mes lèvres à mon verre buvant le terrible liquide avant de le reposer et de lui dire : « Ou c'est toi, qui n'arrive simplement pas à le concevoir ainsi... ». Je déposai un simple billet sur le comptoir, lui adressant un au revoir pour prendre l'air.     Le sang... je n'ai pas encore goûté son odeur, il est vrai. Contrairement à certain... ma vie à mes vingt-et-un ans est paisible et calme. Mes relations sont solides, je suis posé, j'ai quand même réussi à avoir mon diplôme au lycée. Même je ne suis un brillant étudiant, je n'ai pas besoin de survivre... Une impression d’immortalité coule dans mes veines...  La douceur de la nuit qui emplit mes poumons, la poésie de la vie qui  m'éveille chaque jour à son apprentissage. Mais laissez-moi encore dormir, laissez-moi profiter de ce sentiment de sur-puissance... laissez-moi marcher... encore... par pitié...
    Laissez-moi sentir un dernier instant cette illusion... Cauchemar.

Rouge Amarante : l'Amarante est une plante, son nom veut littéralement dire immortelle ou « sans » -donc privation- et « se faner », qui ne fane jamais donc. L'amarante est d'ailleurs présente sur les bérets des parachutistes français. Elle était également utilisée, auparavant, pour fabriquer des têtes de mort en sucre pour le jour des morts au Mexique sans oublier la fameuse chanson « Amaranth » de Nightwish.  


COULEUR N°9 | Écarlate

Damien Rice – Cold Water
| Note : N'oubliez pas de sortir la tête de l'eau. |


    26 ANS – « Tu ne fais pas attention à moi Raphaël... c'est tout ce que je te reproche... », recroquevillé contre la portière, la tête posée contre la vitre regardant les arbres défilés sous mes yeux, fatigués. Dans ce cocon de fer que je voulais fuir au plus vite. « Raphaël... je suis désolée de t'avoir giflé... », je levais les yeux vers elle avant de croiser les bras. Ne pas parler... ne pas envenimer la situation. Ça avait été une soirée chaotique, Rose, qui était déchaînée, alors que je parlais calmement avec une amie, a considérablement pété les plombs. Elle m'a accusé d’infidélité en poursuivant par toutes les fois où j'ai pris quelqu'un dans mes bras, m'accusant de ne pas m'occuper d'elle et ça avait fini par sa main sur ma joue quand je lui ai répondu qu'elle ne devait pas être ma chaîne ni mon maître chien. « Tu es maladivement jalouse... paranoïaque... possessive... », je relevais les yeux vers elle une nouvelle fois, essayant de ne pas être trop incisif, parlant avec une voix douce et faible. « Raphaël... c'est parce que je t'aime... t'es... tu sais très bien que t'es adorable, que quasiment toutes mes amies rêvent d'avoir un gars comme toi qui est en plus hyper câlin et... » , je roulais des yeux : « Et tu me fais pas confiance alors tu prends pour ton chien qui doit revenir lorsque tu siffle... tu ne peux pas me reprocher d'aimer mes amis, moi je peux te reprocher de penser que je te suis infidèle... ». Elle soupira doucement, tapotant ses doigts sur le volant attentive à la route forestière. « Tu vas me quitter... hein ? Je sais que je suis une abrutie finie... que je suis insupportable et que je te mérite pas... », j'eus un sourire furtif, elle avouait son défaut... il est rare qu'un Homme et son égo le fasse : « Ca va... j'aurais oublié d'ici demain si je prends une aspirine... tu as plus de répondant que je le pensais... ». Je lui lançais un sourire moqueur, pour un peu la ravivé, elle sourit doucement reprenant un peu confiance : « Tu es juste une petite nature Raph' ! », je ricanai doucement : « Pourquoi tu crois que je te laisse le volant ? Je n'ai pas envie de me casser la manucure voyons ! Aller... on oublie tout, je te pardonne, tu me pardonnes et on finit bien la soirée... okay ? », elle me sourit en hochant de la tête.
    Après quelques minutes de silence, elle relança la conversation : « Elisabeth ne te parle vraiment plus... hein ? ». Je relevais les yeux,ayant un sourire furtif... elle grimaça en répondant : « Ca va... même si je la trouve quand même hostile vis à vis de moi... je sais qu'elle tient à toi et que tu tiens à elle alors... », je raclai ma gorge en haussant des épaules. « Elle veut faire la part des choses... qu'il n'y ait plus d'obstacles entre elle et son travail... puis elle a son petit compagnon... je ne m'en fais pas pour elle... ». Elle secoua la tête : « Mais moi je m'en fais pour toi... », je me fermais de plus en plus, je le sentais... « Rose... on peut parler d'autre chose... s'il te plaît... ». Ca ne servait à rien de discuter sur un sujet qui ne me mettait pas à l'aise. Oublier. Elle m'avait demandé de le faire. Je ne ressens ni colère ni haine envers elle... simplement un atroce goût d'abandon qui me reste au travers la gorge. Elle tourna la tête vers moi en glissant sa main libre sur mon genoux « Hey... je suis là okay tu peux tout... »

    Le pont. La balustrade. Le lac. Le bruit. L'eau froide.

    Mes yeux... ils se rouvrirent doucement. Mon cœur... il battait trop fort, je le sentais. Pourquoi ai-je si froid ? Pourquoi... qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi ce goût de sang... pourquoi... Elle était inconsciente. L'eau s'engouffrait à une vitesse hallucinante dans la voiture. La terreur me prenait entre ses griffes alors que je voyais ce fond noir s'approcher. Je ne pouvais parler... l'eau était déjà à mes lèvres... Ma respiration... elle était absente... je l'ai perdue... OU EST MON AIR ? Mes mains tremblantes essayaient de détacher la ceinture, elles essayaient d'appuyer sur ce putain de bouton rouge. Ma tête me faisait horriblement mal. Je paniquais... je paniquais alors que l'air m'avait quitté.  Tout était... si noir, si froid... je voyais son corps, se vider lentement de son air et de son sang à côté de moi. J'étais impuissant... j'avais envie de hurler, de crier ma détresse...
La ceinture se dégagea enfin,, je sentis son atroce caresse remonter mon épaule. Mes rêves... ma force... mon courage... ils disparaissaient tout comme la chaleur de la lumière... Je perdais mon souffle, j'allais mourir ici. Mais mon pied dans un dernier élan percuta la portière qui s'ouvrit avec résistance. Une éternité... et à la fois un temps très court.  Mon bras entourant son corps. Mais il ne se dégagea pas... non. Quoique je fasse elle était prisonnière de sa ceinture... Elle saignait... je voyais sa chemise blanchâtre se tacher de rouge... d'un rouge écarlate... du sang. Je voulais hurler son prénom, de toutes mes tripes. Mes larmes voulaient imploser. Mais le silence m'accorda sa sentence. Je sortis de la voiture... il fallait impérativement que je reprenne mon souffle. L'infâme tic tac raisonnait dans mon crâne... je revins à la surface prenant le plus d'air possible avant de replonger. Mes muscles souffraient. Je sentais mes poumons se rétracter et brûler de l’intérieur. Je revins après de trop longues secondes dans la voiture... je m'acharnais sur sa ceinture... elle allait mourir.. ou elle l'était déjà... Quelque chose me tira en arrière... quelque chose de beaucoup plus fort que moi. Il me ramenait à la surface... je voyais une silhouette se glisser dans la voiture tandis que je sentais l'air frigorifier ma peau... puis la terre déchirer ma peau. Je tentais de reprendre mon souffle... mes mains... je les relevais difficilement pour les observer... elles étaient tachées d'une substance rougeâtre.... Cette couleur.... elle disparaissait doucement... la luminosité se réduisant... je tombais lentement dans l'inconscience... Oubliant ce fracas dans mon crâne... Mes ailes tremblantes se cassaient avec lenteur, mes plumes glacées se disloquant lentement. Je me laissais bercer par la dernière image...

    La lueur des étoiles me murmurant de dormir... et de mourir.   

Rouge Écarlate : un rouge très vif, l'écarlate est automatiquement associé au sang mais également à l'amour et la passion suivant naturellement le symbolisme du rouge. Mais le rouge écarlate est également associé à une sensation d'enveloppe.  Cette couleur est aussi le summum du plan Vigipirate en France, lui donnant alors le symbole de la menace ou... de l'accident inexorable.





l'Épitaphe Lacté

COULEUR INCONNU | Argenté

| Note : « Pardonne-moi...  » |


    AVANT LA RENAISSANCE – La mort peut-être si douce en son antre... Je caressais la clef, accroché à ce vieux pendentif. Assis dans les couloirs de l’hôpital, assis par terre. Avec cet habit atroce de patient, j'avais échappé pour la énième fois à ma geôlière : l'infirmière. Je ne voulais pas penser. Ne surtout pas penser. « Raphaël... tu es là... », je relevais les yeux, avant de sourire faiblement, je ne voulais pas me forcer... non aucunement. Je n'avais plus la force de le faire... ni l'envie. Elle me tendit la main pour m'aider à me relever et trouva bon d'enfoncer une nouvelle épée : « Je sais ce que tu vis Raphaël... ». Je raclais ma gorge. J'étais déjà partis vers la porte pour l'ouvrir. Aucun son ne voulu sortir de ma gorge : je n'avais pas l'espoir de le faire. Elle me suivit, dans les couloirs. Je ne voulais entendre les discussions... ma bulle me convenait... ma surdité était une nécessité. Je fis une halte devant le distributeur automatique, lâchant un soupir. Mes doigts frêles tapèrent sur les petits boutons puis le gobelet tomba, un café médiocre se déversant par la suite. Skyler se rapprocha : « Écoute... je sais que c'est dur... mais tu peux pas te laisser dépraver comme ça. ». Je ne répondis pas... je ne voulais pas déverser ma haine sur elle, elle ne le méritait pas. Je ne devais pas lui hurler le fait qu'elle pouvait au moins attendre plus de quarante-huit heures avant de me dire d'oublier tout ce qui s'était passé. Mais je ne dis rien, je pris mon café pour repartir vers ma chambre.
    Le coup fut brutal, je n'avais rien vu. Il écrasa de son bras mon poitrail, sa main venant serrer mon cou de toute sa force. Le souffle coupé, je fis tomber mon café bouillant au sol. Je retenu un gémissement de douleur avant de relever les yeux vers l'homme qui hurlait : « TU L'AS TUE SALE CON ! TOUT EST DE TA  FAUTE ! ». Mes yeux plongèrent dans les siens... je ne voyais rien... quelque chose manquait... mon cœur était... complètement nu de sentiment. J'étais hors de ce monde. Des infirmiers tentèrent de le faire reculer de force alors qu'il hurlait de désespoir. C'était son père. Je repris lentement mon souffle, caressant mon cou qui rougissait de douleur. Skyler était pétrifié non loin de moi. Je finis par briser mon mutisme en murmurant avec lenteur : « Son sang tapissait mes mains. ». Le père se figea soudainement, un silence glacial tomba : « Elle était inerte... en face de moi. Je tentais de défaire sa ceinture... mais vous savez les ceintures ca bloquent, les ceintures c'est chiant à défaire quand c'est pas dans l'axe... non les ceintures ça résistent quand vous tirez dessus... ca peut vous aider parfois, mais les ceintures sont dangereuses... non les ceintures tuent également, les ceintures peuvent être des diables, les ceintures sont parfois des anges... mais les ceintures sont des démons... il faudrait appeler le gérant des ceintures et lui dire que les ceintures ne sauvent pas des vies... non les ceintures c'est pas très beau en plus... ». Je fixais le sol, mes paroles étaient douces, monotones... insensés. Skyler fixa le père qui, croyant que je me moquais de sa fille, était revenu à sa charge mais Skyler l'intercepta : « VOUS NE VOYEZ PAS QU'IL EST EN ETAT DE CHOC ? ». Elle se retourna, prit mon épaule et me raccompagna dans ma chambre pour me faire asseoir sur le lit. Elle me caressa la joue, je la fixais... mais rien ne ressortit. Ma mémoire était muette.... Elle s'appelle Skyler... c'est ma sœur... je la connais. Mais... quelque chose manque. Quelque chose est vide... dans ce monde-ci... quelque chose manque.  Elle s'assied à côté de moi : « Tu sais comment je m'appelle ? », je reniflai un instant fixant le sol ne répondant pas... ne voulant de toute façon pas répondre. Le médecin entra dans la salle, Skyler se releva étant de toute façon la plus qualifié pour le comprendre. Je ne daignai même pas lui jeter un regard fixant le sol.
    « Je voulais lui parler, je pense que seul serait le mieux. », Skyler me fixa un instant avant de le regarder : « Il n'est pas en état d'encaisser tout, tout seul Monsieur... si vous voulez le tuer un peu plus n'hésitez pas. ». Je fixais le sol... elle s'en prenait à lui, mais ce n'était pas lui le responsable, c'était l'engin de ferraille qui était en faute. « Très bien... c'est à propos de son analyse cérébrale... », je relevais la tête doucement, acharne toi Destin... « Son cortex visuel est touché... ». Je fronçais des sourcils en me relevant, voyant Skyler faire de même. Je le fixais avant de répondre plus énergiquement : « Qu'est ce que ça veut dire ? », Skyler regarda le médecin en hochant la tête. Puis décida de m'apporter une réponse : « Ca veut dire que ta vision devrait être altéré Raph... ». Quelque chose s’immisça en mon cœur... et le détruisit... lentement... puis je me rendis compte... je relevais les yeux dans ceux de Skyler. La vérité était là. J'avais besoin d'air... au plus vite.

    Je partis en courant. Le monde commençait à s’éveiller.... je sentais de plus en plus cette anomalie... je n'étais plus le même... Je sortis dehors, prenant une bouffé d'air frais.... voulant effacer ce que je venais d'entendre de mon crâne... Mais quelque chose de plus gros vint à moi. Les arbres... ils n'étaient plus vert... depuis mon réveil. Le ciel... il n'était plus bleu... Les iris... la peau des gens... non... Mon cœur ne pouvait plus les ressentir. Ce vide... ce vide... il est emplit par des cadavres colorés..  

Achromatie : pathologie cérébrale, génétique ou suite à des lésions cérébrales se définissant par l'absence total de couleur. La vision percevant alors uniquement du blanc ou du noir.  


une si belle fleur...




Dernière édition par Raphaël H. Coleen le Ven 11 Avr - 22:16, édité 2 fois
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Elisabeth E. Hepburn

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MessageSujet: Re: belief of an Archangel ❦ Raphaël H.   belief of an Archangel ❦ Raphaël H. EmptyDim 23 Mar - 22:59

AAAAAAAAAAAAH Il m'a fallu cinq minutes pour voir que tu avais posté !

J'ai vraiment trèèèès hâte de lire ta fiche mon chaton. Mais ça promet. Et t'avais raison, tout, déjà, rend Raphy cute...  belief of an Archangel ❦ Raphaël H. 2950683033 belief of an Archangel ❦ Raphaël H. 2001352472 
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MessageSujet: Re: belief of an Archangel ❦ Raphaël H.   belief of an Archangel ❦ Raphaël H. EmptySam 12 Avr - 22:51

Aller, juste pour le plaisir de le poster... Histoire terminééééééée enfin belief of an Archangel ❦ Raphaël H. 1191356500
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