Parfaite, elle avait été parfaite. Aucun autre mot ne convenait pour décrire ses photographies. Elle s'était maquillée au dixième de millimètres près. Elle avait jeûné les trois jours précédents pour avoir le ventre parfaitement plat dans sa robe Alice In Wonderland, et elle avait même pris le temps de se faire faire une manucure à base de carreaux rouges et noirs. Elle avait fait des soins au miel à ses cheveux, qui étaient ressortis deux teintes plus claires. Une cure de poudre blanche, des escarpins irregular choice parfaitement ajustés, elle avait pris pause sur pause dans un environnement féérique.

Le seule point noir de sa scéance photo, c'était le photographe. Ed Loy, qu'elle surnomma immédiatement "Nerd boy" en le voyant, avait eu une manière particulièrement gênante de la regarder. Il avait ajusté les lumières impeccablement à l'aide de son Elekid, mais n'avait cessé de traîner son tas de gras boutonneux d'un bout à l'autre de la pièce en suitant comme un porc à la broche. Ses cheveux longs, gras, étaient cachés sous un Borselino. Il ne lui manquait que les lunettes et un abonnement à World of Warcraft pour faire partie des gens de qui elle se serait bien servis comme d'un fauteuil. Enfin, il travaillait pour "Otaku Paradise Magazine", une publication de seconde zone qui se vendait comme des petits pains auprès de pervers en tous genres. Elle se fichait pas mal de qui utilisait ses photos - et ne voulait pas savoir comment, surtout - du temps qu'elle était payée et que son personnage prenait en popularité.

Elle dédaignait sans vergogne ceux qui l'approchaient pour la séduire, particulièrement lorsqu'ils n'étaient pas fardés ou un minimum lettrés. De toute manière, tant que quelqu'un n'était pas riche, il ne l'intéressait pas. A part un agent, elle n'avait pas besoin d'un homme dans sa vie, et elle le faisait nettement comprendre à ceux qui l'approchaient de trop près.

Ed : Voilà princesse, c'est terminé.

Elle passa derrière le paravent et enfila une robe plus épaisse. Un pull à manches longues près du corps, et des Ugs pour résister au froid de l'extérieur. Le bonnet à noeud sur la tête, elle ramena la mèche rebelle qui pendait de son épaule derrière son oreille, et tendit la main, tandis que Ed rangeait son matériel.

Ed : Les autres ne vont pas en revenir. Quand je vais leur dire que j'ai réussi à avoir Ash Candy...

Il se tourna, levant la tête de son travail, et tomba face à sa paume ouverte, un regard d'incompréhension traversa son visage. Dédaigneuse, elle le fixa froidement, puis se fendit d'un sourire angélique.

Ashley : Mon fric.

Ed parût embarrassé. Un long moment de flottement sépara les deux professionnels.

Ed : Oui... à ce propos-là... le magazine débute alors pour le moment, on a un budget plutôt réduit...
Ashley : Une heure de photos, cinq-cent dolars, c'était ton offre.
Ed : On a un tout petit problème de trésorerie, tu auras ton chèque d'ici deux à trois semaines...
Ashley : Petit comment ?

Elle perdait patience, sentant tous les muscles de son corps se tendre, prête à lui mettre une belle gifle.

Ed : Pas si petit que ça, on... dans cinq à dix semaines, ce sera...
Ashley : Ed. Honey. Toi et moi, on va faire un deal.

Elle s'approcha de la porte, inspira un bon coup, et le toisa de ses yeux gris-vert.

Ashley : J'ai accepté de poser pour ton magazine de branleurs intersidéraux, pas pour le plaisir de savoir que tu vas sortir ton sabre laser et jouer avec dans une demie heure. Je suis une professionnelle de la photo et de la mode, pas une de tes escort girls minables du samedi soir.
Ed : Mais je...
Ashley : JE N'AI PAS envie de savoir ce que tu vas en faire, ni comment tu vas te débrouiller pour les écouler. Ce que je peux te dire, c'est que j'ai signé pour cinq cent dolars, et que j'aurai mon argent d'ici la fin de la semaine. Dussé-je t'éventrer et revendre les misérables noisettes qui te servent de testicules au marché noir pour les encaisser. Me suis-je fait comprendre ?
Ed : C'est une menace ?

Elle leva les yeux au ciel, tirant une grimace à mi-chemin entre Cruella des Enfers et le Grumpy Cat. Angélique, elle lui fit face, et sortit un pied dehors.

Ashley : Je ne fais jamais de menaces. Seulement des promesses. Tu as une semaine.

Elle claqua la porte, inspira un grand coup pour calmer les ondes négatives qui lui froissaient le visage, et ramena une nouvelle fois sa mèche de cheveux en arrière. La journée avait si bien commencé.

Ashley : Abruti.

Le regard de Daniel se dirigeait vers le vide depuis quelques heures. Ce n'était pourtant pas une mauvaise journée. Le monde tournait comme d'habitude. Il n'y avait rien de changer par delà le passé. Cependant, Dan regardait ce mouvement perpétuel qu'était la vie d'un peu trop près. Son silence en ce jour était sa seule compagne. Les doux bras de sa douce ne lui accorderaient de repos que ce soir. Aujourd'hui, Danny n'était plus... Il n'y avait que « Le Rampant ».

Ses yeux d'une couleur opales n'exprimaient que le silence de l'eau. Les mouvements funestes regardaient dans l'ombre sa prochaine mission. Il n'y avait rien de vraiment important la dedans... Daniel était devenu la voie de la team Solem. Ce n'était pas forcément quelque chose de bien pour le jeune homme... Cependant c'était là sa mission.

Le jeune homme suivait le déroulement de sa journée pour faire une sorte de compte rendu à Solem. Les têtes brûlaient commençait à faire leur apparition de façon plus qu'épouvantable ces derniers jours. Les explosions... Les attaques en publiques.. C'était selon le dire de ses patrons « mauvais pour les affaires ».

Une question tourmentait néanmoins le jeune homme « pourquoi lui ? ». La première idée qui lui venait en tête était ses récents succès. Dan savait qu'on pouvait avoir de l'avancement dans cette organisation... Cependant, il n'avait jamais pensé à la rapidité de son évolution... Non... Il pensait rester suffisamment longtemps pour disparaitre dans les ténèbres. C'était ironique quand le jeune homme y repensait... Depuis toujours, le jeune homme avait maudit cette ombre qui le voulait comme amant.

Le regard de Daniel se braquait toujours sur la jeune femme et il regardait ce qu'elle faisait de ça journée. Dan réalisa rapidement qu'il ne fallait pas se fier aux apparences... Non, Ashley n'était certainement pas le genre de fille à se laisser marcher dessus... Elle était spéciale... Néanmoins, elle aspirait plus à servir Solem que lui-même.

Le jeune homme la regarda durant son profil telle une ombre ne laissant rien transparaitre. On ne l'appelait pas « Le rampant » pour rien. Cette journée ne semblait pas finir... Le jeune homme souhaiter juste fumer une clope pour ne plus voir l'espèce d'obsédé en train de jouir avec son appareil photo. C'était un aspect de la lubricité que le membre de Solem réprouvait totalement... Cependant seul l'écho du silence répondit à sa frustration de lui faire manger tout son équipement.

Une fois que la jeune femme fut partie du studio. Daniel décida d'entrer en jeu... Il sortit du studio tel un spectre. Sa démarche paressait inaudible à l'oreille. En effet, on pouvait l'entendre l'assimilait à une réponse venue de loin.

Abruti

Daniel sortit alors son zippo et alluma sa cigarette d'un geste fluide. Son regard paternaliste se porta sur la jeune femme qu'il suivait depuis quelques jours.

« Ce n'est pas gentil de me dire ça Ashley... Moi qui pensais que tu commençais à m'apprécier. »

Le ton se voulait d'un calme inébranlable. En effet, le jeune homme ne laissait rien transparaïtre de l'ennui profond de ces dernières heures... Le Shoot photo avait certainement dû être une des pires choses qu'il avait supporter depuis son arrivée à Solem.

« Je croyais qu'une personne que toi avait d'autre projet que faire la une d'un magasine de puceau... »

Agacée, oui, elle l'était. elle s'était fait mener en bateau du tout au tout comme la plus stupide des débutantes. Même les novices en mannequinat savaient qu'il fallait encaisser la moitié de la prime avant de poser où que ce soit. Ce n'était ni la propreté relative de l'endroit ni le respect inexistant qu'elle avait pour le gros Ed qui la contentaient. La tête dans le guidon, élaborant un plan pour mettre un bon coup de pied au derrière gras du photographe, elle n'entendit même pas arriver Daniel, et fit un bond de surprise lorsqu'il lui adressa la parole.

Daniel. Son air laconique, son charisme naturel, son aura masculine et son regard de chien battu. Elle posa un regard inexpressif, puis curieux sur son visage. Il l'avait...suivie ? Quelle question. Evidemment qu'il l'avait suivie. C'était le champion pour surveiller les gens sans qu'ils ne le voient. Il faut dire qu'elle était également tellement concentrée sur sa personne qu'elle aurait pu ignorer un Tsunami. Il était calme, reposant, et elle trouvait cela particulièrement agaçant. Elle faillit renoncer à une réplique cinglante pour passer à autre chose, mais quelque chose...en décida autrement.

Daniel : Je croyais qu'une personne que toi avait d'autres projets que faire la une d'un magazine de puceau...

Piquée au vif. Elle releva la tête, planta son regard gris-vert dans le sien avec dureté et sourit. Un doux visage brillant de défi et de malice répondit à la taquinerie. Aussi sèche qu'une baffe en plein hiver, sa phrase était cependant presque susurée.

Ashley : Il faut bien que quelques jolies filles prennent la peine de t'aider à soulager tes nuits solitaires Daniel. A moins que ton bras plus musclé soit le résultat d'un entraînement intensif au lancer de pokéball ?

Elle laissa un sourire insolent planer sur ses lèvres, avant de croiser les bras sur sa toute petite poitrine. Du haut de son mètre soixante et ses quarante-six kilos toute mouillée, elle essuya un peu de gloss à la fraise qui avait débordé sur sa lèvre inférieure. Elle jeta un rapide coup d'oeil aux hanches de son supérieur, et n'y vit pas ses balls. Soient elles étaient dissimulées à sa vue par l'angle, soit il se baladait "nu". Elle avait préféré laisser Plushy chez elle, sachant à quel point elle pouvait effrayer ces mauviettes de photographes.

Ashley : Que me vaut l'insigne honneur de ta présence ô grand Daniel ? Tu veux que je serve de mascotte à un rassemblement underground ? Ou bien tu viens pour... autre chose.

Un nouveau sourire s'inscrivit sur son visage. Elle parlait tout doucement, à la limite du murmure. Mielleuse, elle savait que quand un membre de la Team Solem venait la voir, c'était généralement pour une chose. Casse la barraque. Manifestations, communiqués, vidéos, ou simple accompagnement, elle savait être là où on l'attendait pour le rôle dans lequel on l'attendait. C'était cela aussi, se rendre utile au sein des asservisseurs de monstres.

Ashley : Oh. A moins que tu ne sois venu faire des photos toi aussi ?

Ridicule. La simple idée de voir Daniel enfiler sa robe Alice lui fit se mordre la lèvre inférieure. Ce serait presque un bon mooyen de faire de la publicité. Presque.

Il faut bien que quelques jolies filles prennent la peine de t'aider à soulager tes nuits solitaires Daniel. A moins que ton bras plus musclé soit le résultat d'un entraînement intensif au lancer de pokéball ?

Un petit sourire en coin fit l'apparition sur le visage de Dan. C'était le genre d'humour qu'appréciait le dresseur. Il n'avait rien de particulier la dedans. En effet, le monde était d'une telle lassitude qu'il devait bien trouver quelque chose pour essayer d'égailler sa journée.

Toujours avec sa cigarette dans la bouche, le jeune homme posa alors son regard joueur sur sa confrère. Il ne disait rien pour le moment. La jeunette n'en avait pas encore fini avec lui. Le membre l'organisation avait lancé les hostilités et apprécier la répartie de la jeune femme.

Que me vaut l'insigne honneur de ta présence ô grand Daniel ? Tu veux que je serve de mascotte à un rassemblement underground ? Ou bien tu viens pour... autre chose. Oh. A moins que tu ne sois venu faire des photos toi aussi ?

Le sourire augmenta légèrement avant de se fermer une nouvelle fois. Dan écrasa alors le mégot de sa cigarette sur le seul. Un dernier flux de fumée sortit alors par le nez du dresseur. La cigarette tuerait certainement le fumeur. Cependant si c'était pour finir par oublier ça triste vie... Non Dany n'en voulait absolument pas.

« Comment crois tu que j'ai pu me payer mes études little girl ? Cependant j'ai toujours préféré les photos de nue...»

Son visage joueur laissa place à ce visage dur qu'il se plaisait à dresser devant toutes les personnes qui lui faisaient face. Solem avait des plans pour elle. L'organisation voulait juste la tester une fois de plus.

« Je voulais juste savoir comment tes premiers jour ce sont passés... J'étais juste venu vérifier dans un premier temps tes motivations dans un premier temps. »

Daniel quitta alors les yeux d'Ashley pour se diriger dans les méandres de Los Angeles. Le jeune homme tarda un instant sur un endroit qui allait être propice à la discutions qui allait s'engager entres les deux protagonistes.

« Je te paye un verre ? »

Cette phrase n'était pas une question. En réalité, il s'agissait plus d'un ordre qui permettrait à Daniel de menait sa mission à bien. Le jeune homme avait toujours du mal à réaliser qu'il avait converti Ashley à Solem. On pouvait dire que la jeune femme était prédestinée à rejoindre Solem. Néanmoins Dan n'aurait pas eu à se charger de son insertion dans l'organisation. Le jeune homme allait devoir devenir son parrain un peu comme dans les drogués en désintox. Malheureusement pour elle... Dan allait l'apporter le crépuscule sur sa vie.

C’est ainsi que le petit couple partit en direction du café qui faisait l’angle de la rue. Il s’agissait du lieu idéal pour avoir une conversation de ce genre.

Le voir sourire était un bon point. Ce fut furtif, à peine notable mais suffisant pour lui signifier qu'elle venait de faire mouche. La Team Solem avait beau être une organisation dont le sérieux n'était plus à démontrer, ses membres n'en restaient pas moins humains. Et aussi blasé que pouvait être Daniel, elle était satisfaite d'apprendre qu'il avait un certain sens de l'humour.

Des études. Elle sentit son sourire se figer. Il n'avait sans doute pas fait exprès de taper là où cela faisait mal mais elle se sentit légèrement mal en l'entendant évoquer quelque chose qu'elle n'aurait jamais. Enfin, ce fut jusqu'à ce que l'image de Daniel, dans le plus simple appareil et allongé sur une peau de bête ringarde s'impose à son esprit. Eww, c'était répugnant. Elle sentit son visage s'empourprer, tenta de penser à autre chose. Ah oui. La raison de sa visite.

Daniel : Je voulais juste savoir comment les premiers jours se sont passés...j'étais juste venu vérifier dans un premier temps tes motivations.

Elle essuya dicrètement le bout de son nez qui brillait à cause d'un peu de poudre manquante. Elle ne répondit rien, sachant que les questions viendraient plus tard et qu'elle serait évaluée sur tout ce qu'elle pouvait réaliser ou manifester. Silencieuse, elle mit son portable sur silencieux et porta à l'épaule son sac à main recouvert d'une fine fourrure. De la pute Wattouat. Au fond, une série de chargeurs était disponible. Il fallait avouer que sur ce point les pokémons étaient utiles. On pouvait s'en servir comme nouvelle source d'énergie. Outils de construction, animaux de compagnie... mais elle ne comprenait pas l'amour démesuré que certains leur portaient.

Daniel : Je te paye un verre ?

Elle marque un temps d'arrêt, et redressa la bretelle de son sac. La tête haute, elle prit les devants, et se dirigea avec lui en direction du premier café venu. Un bouiboui au café pas très cher en petite quantité et où on devait lire le journal avant d'aller travailler. Le genre d'endroit où la robe bleu marine et le pull rose pâle qui l'accompagnait détonaient du feu de D...Arceus.

Elle commanda une infusion à la bergamote et sortit de son sac à main une Pink Lady. Ne restant pas silencieuse longtemps, elle s'adressa à une toute petite voix.

Ashley : Mes premiers jours ont été ... simples. Pour le moment je n'ai pas eu grand chose à faire à part gérer les haters qui ont réagi à la vidéo du soir de mon agression. Je...ne sors pas énormément Plushy, mais je l'entraîne de temps en temps à utiliser ses attaques les moins offensives avec précision. Je n'ai pas envie de mettre les pieds dans un gymnase de combat, c'est un coup à ramasser des puceaux en manque de lolita. Après qui a la plus grosse, ce sera qui a la plus forte. Non merci.

Pensive, elle sortit un petit miroir de sa poche et repassa un rapide coup de crayon sur ses yeux. Sa lentille colorée bleue avait un peu bougé, elle ferma la paupière et roula le globe occulaire pour la replacer. Elle mit à infuser son sachet d'infusion lorsque sa commande arriva enfin et croisa élégamment les jambes avant de continuer.

Ashley : J'aimerais pouvoir être plus utile. Pour l'instant je n'ai fait que diffuser largement ma vidéo, comme il était convenu. Certains fans ont rejoint la page "Pour l'interdiction des pokémons hors zone autorisée". Ce sont des potentiels employés qui sauront nous rejoindre avec un coup de pouce. Enfin. Je viens de me faire enfler cinq cent dolars, j'ai plus que six pommes pour terminer la semaine et on vient de me proposer un boulot de cuisinière dans un fastfood, je suppose que "je vais bien" est donc un demi mensonge.

Elle poussa un long soupir, but une gorgée de son infusion et croqua sa pomme avec douceur. Avec sa restriction budgétaire elle avait perdu du poids, plus que prévu. Même si elle aimait que ses os sortent sur ses hanches, elle savait que tôt ou tard cela ruinerait définitivement sa santé. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à prendre de la graisse.

Ashley : Comment se passe ton aventure de témoin de Jéhova ?

Sourire. Elle se moquait un peu. Mais c'était de bonne guerre.

Mes premiers jours ont été ... simples. Pour le moment je n'ai pas eu grand chose à faire à part gérer les haters qui ont réagi à la vidéo du soir de mon agression. Je...ne sors pas énormément Plushy, mais je l'entraîne de temps en temps à utiliser ses attaques les moins offensives avec précision. Je n'ai pas envie de mettre les pieds dans un gymnase de combat, c'est un coup à ramasser des puceaux en manque de lolita. Après qui a la plus grosse, ce sera qui a la plus forte. Non merci. J'aimerais pouvoir être plus utile. Pour l'instant je n'ai fait que diffuser largement ma vidéo, comme il était convenu. Certains fans ont rejoint la page "Pour l'interdiction des pokémons hors zone autorisée". Ce sont des potentiels employés qui sauront nous rejoindre avec un coup de pouce. Enfin. Je viens de me faire enfler cinq cent dollars, j'ai plus que six pommes pour terminer la semaine et on vient de me proposer un boulot de cuisinière dans un fastfood, je suppose que "je vais bien" est donc un demi mensonge. Comment se passe ton aventure de témoin de Jéhova ?

Le regard de Daniel était toujours de marbre devant les propos de la jeune femme. Il mangeait ses mots pour voir et les analyser. Son silence était pour le moment la seule réponse que le membre de Solem. Le jeune homme avait posé une enveloppe sur la table. D'un geste discret il montra alors du doigt ce petit colis qui lui était adressé.

Le jeune homme reçu ca bière écossaises... Le gout râpeux de cette boisson mettait tous ses sens en éveille. L'agent de Solem avait des goûts simples. Sa vie était tellement compliquée que cela ne lui permettait d'oublier sa vie l'espace d'un instant.

« Tu trouveras ici une petite avance sur ce que l'organisation estime te devoir... Si l'organisation décide de prolonger ta présence dans notre grande famille... Tu devrais rencontrer une personne encore plus haut placé qui te fera signer ton contrat. »

Le jeune homme marqua une pause et laissa ouvrir l'enveloppe de la jeune femme. A l'intérieur, il devait avoir l'équivalent de mille dollars. L'organisation aimait récompenser les membres prometteurs. C'était peut-être cette raison qui avait mené l'organisation où elle était actuellement. L'argent mortifiait doucement ce monde. Le jeune homme en avait conscience néanmoins sur ce point, il ne pouvait pas se plaindre. L'organisation lui permettait de vivre pleinement sa vie.

« Si tu veux te rendre utile fait toi un nom... C'est vrai qu'utiliser tes Pokémons sera forcément plus facile et certainement problématique... Cependant, il faut rentrer dans le jeu que la société nous impose pendant un certains temps... ton dragon et toi pourrait peut-être le nouveau symbole que l'organisation recherche.... Cette image publique d'une jeune fille pleine vie...Enfin tu comprends l'idée...»

Le jeune homme finit alors de boire sa bière d'une seule traite. C'était des conneries... C'était tellement énorme que cela risquait de passer... La société était stupide... Elle avançait dans une dynamique statique avec comme direction son nombril. C'était en soit un mouvement perpétuel qui s'assimilait à l'inaction.

« L'humanité croit encore aux contes de fées... Je pense qu'il faudra en parler à nos responsables à l'occasion. Autant il pourrait trouver l'idée très intéressante.... »

Le jeune homme commença alors à jouer avec l'ouverture de son Zippo. Cela faisait maintenant quelques minutes qu'il n'avait pas fumé mais la mission avant tout. Il attendrait le temps nécessaire pour mettre fin à ce besoin irrépressible qui l'envahit petit à petit.

Daniel n'avait pas répondu volontairement à la jeune femme. En effet, Dan ne lui faisait pas encore confiance pour lui parler ouvertement.

Pas d'expression, pas de réaction, pas un sourire, un soupir, un silence total et complet face à ses déclarations. Daniel était un plus grand acteur ou un plus grand blasé qu'elle encore, tout dépendait du point de vue. Son regard de chien battu la toisait sans un mot, si bien que sa mascarade d'adorable poupée commençait doucement à s'effacer. Elle restait souriante, mignonne et niaise à en mourir mais également très attentive et prudente quant à ses prochaines paroles. On ne savait jamais comment pouvait réagir quelqu'un qu'on connaissait à peine, particulièrement lorsqu'il faisait partie d'un groupuscule.

Pendant d'interminables secondes où même le bleu de sa barbe lui tira un tic d'agacement - comment pouvait-on accepter d'avoir la sensation du côté vert d'une éponge ? - elle jeta un regard discret sur l'heure de son portable. Bon. Elle avait certes tout son temps, mais il n'avait pas ouvert la bouche depuis près de dix minutes. Peut-être que s'il ne disait rien il finirait par perdre l'usage de sa langue ? Elle eut un regard lent et curieux sur l'enveloppe qu'il déposa sur la table. Elle était gonflée, chargée, poliment, elle garda ses mains sur ses genoux, même si elle crevait d'envie de l'ouvrir pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur.

Daniel : Tu trouveras ici une petite avance sur ce que l'organisation estime te devoir...

Le reste, elle ne l'écoutait déjà plus. Une "petite" avance, cela pouvait vouloir dire cent ou deux-cent dolars. Non. L'enveloppe était trop pleine, trop gonflée. Discrètement, elle souleva le bord collant de son "salaire", et le referma aussitôt, à moitié choquée, à demi souriante. Elle avait compté plus de sept-cent à vue d'oeil. C'était probablement un chiffre rond comme mille. Et c'était aussi une excellente nouvelle pour son compte en banque désespérément dans le rouge. Très attentive aux autres paroles de Daniel, elle buvait ses paroles comme une nouvelle paroissienne. Se faire un nom. Il devait parler du monde pokémon. Devenir coordinatrice, dresseuse, championne ? Enfin, cela n'était pas exactement le projet de vie qu'elle avait souhaité, mais si on lui offrait compensation très acceptable pour se projeter sur le devant de la scène, elle ne disait pas non.

Discrètement, elle nota dans son portable le rappel "Kawaii FAITO". Elle voulait bien se faire un nom et combattre d'autres dresseurs, mais ce ne serait pas sans passer par les vidéos de son site internet. Ca, elle le garantissait. Cela dit, c'était légèrement...contre toute logique. Elle n'aimait pas les pokémon. Elle estimait qu'il fallait les réduire à l'état d'outils, les commercialiser en tant que tels et les asservir au plus vite. Mais...si elle réussissait à jouer sur le fait qu'une équipe de grosses brutes était le meilleur moyen de se protéger d'autres grosses brutes...cela pouvait être suffisamment impensable pour être cohérent. Oui. Le regard pensif, elle décroisa les jambes et reposa son trognon de pomme, avant d'essuyer le coin de sa bouche et sourire à son supérieur.

Ashley : J'ai déjà un plan concernant ce revirement de situation. J'ai l'habitude de gérer ma popularité sur internet, et je sais exactement ce qui marche en ce moment.

Elle posa son portable sur la table, où on la voyait sur l'écran d'accueil d'une vidéo grand public, un noeud rose dans la main - celui de Plushy.

Ashley : Les POV. Point of View. Des vidéos où les gens se filment face caméra pour expliquer ce qu'ils font, faire de l'humour ou présenter des tutoriels. J'ai commencé à expliquer comment j'avais eu Plushy - en version officielle, pas... enfin, tu vois.

Elle passa sur différents écrans, pour montrer un panorama général de son émission.

Ashley : En fidélisant avec des passages nerd sur la vie des pokémons et utilisant ma notoriété précédente, je pense pouvoir ameuter des anglophones d'un peu partout avant de lancer une "émission" web sur... mes combats de dresseur.

Elle eut un sourire félin, referma un peu brutalement le clapet de son téléphone, et le rangea dans son sac à main.

Ashley : Me mêler aux balourds dans des combats salissants ne m'enchante pas. Mais business is business.

J'ai déjà un plan concernant ce revirement de situation. J'ai l'habitude de gérer ma popularité sur internet, et je sais exactement ce qui marche en ce moment. En fidélisant avec des passages nerd sur la vie des pokémons et utilisant ma notoriété précédente, je pense pouvoir ameuter des anglophones d'un peu partout avant de lancer une "émission" web sur... mes combats de dresseur. Me mêler aux balourds dans des combats salissants ne m'enchante pas. Mais business is business.

Le silencieux de Daniel ne laissait toujours rien paraitre. Cependant, il semblait que ce petit brin de fille savait ce qu'elle voulait. C'était peut-être ça le destin...Daniel s'acharnait d'emporter dans les tréfonds de ce monde toutes personnes étant susceptible d'être corrompu.

Son regard mélancolique regardait le monde tourner à cet instant. Elle avait raison... Totalement raison. Solem allait adorer l'idée. Cette jeune femme risquait de devenir la face visible de ce monde. Etait ce un mal en soi ? Dan ne savait pas quoi penser. Cette expérience incongrue était en train de prendre au dépourvu le membre de Solem. En effet, ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce genre d'entrevue. Néanmoins, Ashley était la personne qui réussissait ce genre de « rendez-vous » haut la main.

« L'idée est bonne mais il faut voir les choses différemment... »

L'organisation voulait utiliser les pokémons en tant que pure marchandise. Ces derniers étaient une source pouvoir... Le membre de Solem n'avait aucun doute là-dessus. L'humanité allait demander toujours plus de pokémons. Le capitalisme était une notion que notre monde ne demandait qu'à satisfaire davantage.

« Il te faudra vendre l'idée que les pokémons sont peut-être « nos amis ». Cependant, ils n'ont pas leur place librement dans notre monde. Tu devras peut-être devenir toi-même un balourd... Tu ridiculiseras aussi beaucoup de personne.... Dans la simple idée de leur faire comprendre une seule chose.... Que les pokémons sont dangereux. »

Le jeune homme marqua alors une courte pose. Son regard toujours évasif était planté dans celui d'Ashley. Dan avait eu l'occasion de lire son dossier. Il savait pourquoi elle haïssait tant ses pokémons. Néanmoins, ce que Danny lui demandait était un sacrifice nécessaire pour la réussite des projets de Solem.

« Solem... Comme tu le sais veut utiliser les pokémons comme de la marchandise.... L'argent que nous récolterons servira certainement à financer la deuxième phase... Néanmoins, ce ne sont que des hypothèses. »

Le jeune homme savait que l'idée se tenait. Cependant, Dan ne connaissait pas beaucoup de dirigeant.... En réalité, il ne savait absolument rien... Le vrai projet de l'organisation était encore inconnu pour le soldat. La réalité, c'est qu'il ne voulait pas savoir ce qu'il allait se passer.

« Je sais que je ne te demande pas quelque chose de facile... Cependant c'est un sacrifice nécessaire pour pouvoir réussir... »

Daniel saisit alors sa pokéball et la posa sur la table. A l'intérieur, il y avait Warlord. Il s'agissait d'un papilusion. Il est vrai que ce n'était pas un pokémon exceptionnel... Cependant, l'insecte était différent de tous les autres. En effet, ces couleurs se voulaient plus rare et son tempérament encore plus vivace.

Ce dernier ne tarda pas à faire son apparition sur l'épaule de Daniel. Ca manifestation s'accompagna d'un halo de lumière. Ce dernier se posa sans rien dire sur l'épaule de son dresseur.

« Montre-moi ton pokémon »

Le membre de solem caressait le menton de son papilusion en attendant la réaction de sa confrère.

Ahsley n'aimait pas les mais. Cela annonçait généralement une mauvaise nouvelle conernant son travail, l'opinion de ses supérieurs ou tout simplement une frustration. Et en l'occurence, elle n'aurait pu avoir plus raison. Voir les choses différemment. Il lui semblait pourtant qu'elle avait été dans la ligne éditoriale de la Team Solem. Combattre, utiliser, s'équiper même de pokémons pour générer un trafic, du profit. Ne pas les voir comme des êtres proches, à la limite comme des animaux de compagnie, hm...

Ridiculiser les gens. Elle savait faire ça. C'était même un de ses passe-temps favoris. En revanche, salir son image, passer pour le rouleau compresseur... enfin, si cela n'était qu'un écrasage en combats, elle devrait en être capable, même si cela e l'enchantait pas. Daniel avait tendance à accrocher son regard avec beaucoup d'insistance au sien. Calmement, elle le toisait en silence. Il était un peu à l'ouest, le pauvre. Dans sa tête, et ses yeux, le monde entier semblait défiler.

Daniel : ...L'argent que nous recolterons servira certainement à financer la deuxième phase.

Ah voilà. Elle y était, l'argent. Le petit pactole que venait de lui glisser entre les mains son supérieur n'était sans doute que le début d'un énorme chantier visant à prendre possession des milliards de dolars que brasserait plus tard l'industrie des pokémons. Avec la vente de  balls, de potions et d'autres outils pour les dresseurs, les entreprises avaient déjà  mis un bon pied dans une technologie qui rapportait. Bon et bien, s'il s'agissait d'être la fourmi qui permettrait de déplacer la grosse pomme, elle pouvait bien se résoudre à éclater quelques gamins en combat.

Si c'était pour le travail...

Elle l'observa, légèrement tendue. En pensant à tout ce qu'impliquait réellement son intégration à la team Solem, Ashley sentit qu'elle perdait un peu  pied. C'était un chantier tellement énorme qu'elle n'en voyait pas le bout. Elle n'en était qu'un petit, tout petit rouage. Et Daniel lui cherchait à la placer plus efficacement pour qu'elle soit rentable.

Rentable. Comme un investissement en bourse.

Daniel : Montre-moi ton pokémon.

Oups. Merde.

Elle resta immobile un instant, le fixant, pour vérifier qu'il ne plaisantait pas. Malheureusement pour elle, il semblait tout à fait sérieux. Elle hésita un instant, puis sourit poliment, pour ne pas paraître mal à l'aise. Malheureusement, elle devait lui adresser une parfaite grimace de crapaud.

Ashley : Je l'ai laissée chez moi. Un studio photo n'est pas un environnement adapté pour un aussi gros mammifère. D'autant que, aveugle, elle se repère à son odorat, et l'odeur l'aurait sans doute perturbée. Trop dangereux.

Justifié, clair, argumenté, elle s'en sortait plutôt bien. Malgré tout elle garda le regard planté dans le sien, s'attendant à se faire réprimander. Elle inspira doucement, et le fixa sans expression, continuant.

Ashley : Elle m'est inutile tant que je ne crains rien. En plein jour, dans ce quartier, la sortir revient à se balader avec un écriteau "je suis capable de faire des combats".

Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Ashley craignait sincèrement d'avoir à se battre, et plus encore de devoir s'intéresser de près à la technologie et surtout à la stratégie pokémon. Elle savait qu'elle avait de la chance de posséder son pokémon. Et le Papillusion particulier de Daniel la laissa légèrement pensive. Il n'avait pas l'air de s'en servir comme d'un objet. Etait-il vraiment impossible de les voir comme ce qu'ils étaient ? Des outils de destruction massive ?

Ashley : J'ai des photos. Mais je doute que ça t'intéresse.