Je suis né le 13 juillet 1990. C’était un très beau jour pour découvrir le monde. Le ciel parfaitement dégagé mettait en valeur le soleil qui, flatté, brillait de mille feux. Il y eut des cris de ma part et des pleurs de joie venant de la part de mes mamans. Je suis né dans une famille homoparentale et contrairement à certaines idées reçues, je n’ai jamais manqué de rien.

Mon passé n’a rien de singulier. J’ai toujours été heureux, bien élevé, apprécié. Je mentirais si j’affirmais ne jamais mettre poser de questions sur mon père : qui est-il ? A quoi il ressemble ? Pourquoi avoir accepté de donner sa semence ? A-t-il regretté ? Prendra-t-il de mes nouvelles ? Cependant, je ne me suis jamais senti en décalage vis-à-vis des autres. Globalement, cela a toujours été accepté mais pour ceux qui ont été dérangés, je préférais penser qu’ils étaient victimes de leur ignorance. Et si ces malheureux s’avisaient de me harceler, ça finissait en règlement de compte. Je ne suis pas méchant d’ordinaire mais je peux être une vraie teigne si je me sens agressé ou vulnérable.

A neuf ans, j’ai consulté plusieurs professionnels de la santé. Cela faisait quelques années où mon entourage me décrivait comme un enfant qui s’intéressait à tout. En soit, c’était une qualité mais cela a pris une telle proportion qu’il devenait compliqué de suivre les cours. C’était quelque chose que je ne maîtrisais pas et sur lequel je n’arrivais pas à mettre de mots. Ils ont fini par déterminer ce qu’était cette caractéristique : un trouble de la concentration. Ce trouble m’a surtout gêné dans ma scolarité. Impossible de réviser plus de dix minutes et même quand je trouvais le moyen d’apprendre mes leçons, j’étais incapable de faire le contrôle pendant une heure. Mon parcours scolaire et universitaire fut par conséquent assez chaotique. Heureusement, j’ai réussi à m’en sortir en obtenant des résultats très moyens mais suffisants pour grimper les niveaux.

I L'apparition des pokemon

En 2010, c’était pendant la saison d’automne je crois, est apparu sur notre Terre, des créatures. J’avais vingt-ans. Chacune d’entre elles avait sa caractéristique. Je me suis tout de suite intéressé à eux, sans voir le danger.

J’ai rencontré beaucoup de ses pokemon au cours de ses années. Mais il y en a un qui m’a traumatisé et m’a fait prendre conscience que certains d’entre eux pouvaient être dangereux. Il ressemblait à une grosse boule violette avec des verrues et un dessin symbole de « toxique » était dessiné sur son corps. J’ai été empoisonné et je me suis retrouvé aux urgences. Mon rétablissement a nécessité de rester trois jours à l’hôpital pour éliminer les toxines. J’en ai gardé un très mauvais souvenir et depuis, j’ai une peur de tous les pokemon de type poison et en particulier de celui qui s’appelle Smogo.

II Sa motivation à rejoindre ce groupe-là

Les clubs se sont rapidement organisés autour des pokemon. Certains les acceptaient, d’autres se questionnaient et les derniers les craignaient. Je fais partie de la première catégorie.

On a attribué alors des nouveaux métiers, une nouvelle façon de vivre et tout s’est absolument concentré sur les pokemon. Qu’on les aime ou non, notre vie a été bouleversée et aujourd’hui il n’y a pas un jour sans qu’on prononce le mot « pokemon ».

J’ai rejoint le groupe des dresseurs pour parcourir le monde. Je n’ai aucun talent particulier pour les combats pokemon contrairement à Milo qui se ravit dès qu’un défi lui ai lancé. Etre dresseur était donc un prétexte pour voyager. Je joue le jeu, j’ai combattu quelques dresseurs, j’ai gagné, j’ai perdu, souvent d’ailleurs, mais je me suis toujours impliqué dans ses combats oubliant complètement mon handicap. J’étais enfin capable de me concentrer.

III Son premier pokemon

Je me souviens m’être réveillé le matin qui suivit l’orage le bras protecteur sur un œuf. Il ne faisait aucun doute qu’il était apparu suite à l’orage. Ma première volonté fut d’essayer de le casser pour le manger. C’était bête de vouloir faire ça. Alors j’ai pris soin de lui comme s’il était mon petit-frère, mon bébé en quelque sorte. J’ai joué au papa poule. Il fallut attendre sept jours avant que le petit monstre à l’intérieur ne se décide de se montrer. Et là, je suis tombé amoureux. Il a sorti son postérieur et c’est sa nageoire que je vis en premier. Sa tête resta coincée dans la coquille et il commença à s’agacer. Je ne suis pas intervenu, j’ai préféré qu’il se démerde seul et qu’il apprenne. Il n’était pas en danger puis c’était drôle de le regarder se tortiller dans tous les coins de la chambre pour se dépêtrer de son œuf. Il avait des espèces de gants oranges sur ses joues et une crête parfaitement alignée. J’ai pris une photo :


Voilà, c’est mon Milo ! Je savais que son véritable nom était Gobou puisqu’il ne cessait de le crier mais j’avais décidé de lui donner son propre surnom.